Avec leur excellent second album Rats qui leur a valu la consécration en 2012, Balthazar est devenu un des groupes les plus imposants de la scène indie belge aux côtés de Girls In Hawaii et Absinthe Minded. Après une tournée mondiale titanesque de plus de 200 dates où ils ont fait la première partie du groupe Editors pendant la tournée européenne, le quintet nous avait proposé un morceau inédit très élégant l’année dernière nommé Leipzig afin d’attendre le troisième album. Cette année, ils reviennent en grande forme avec Thin Walls.
Après deux albums enregistrés dans leur ville de Courtrai, le groupe a posé ses bagages à Londres où ils vont recruter le légendaire Ben Hillier (Blur, Elbow, Depeche Mode…) et Jason Cox (Massive Attack, Martina Topley-Bird, Gorillaz…) pour la production de ce disque, et c’est d’ailleurs la première fois dans leur carrière qu’ils prennent cette décision de faire appel à des producteurs. Les deux têtes pensantes du groupe, Jinte Deprez et Maarten Devoldere, affirmeront que cet opus aura été écrit dans une ambiance fébrile et chaotique lors de la tournée et qui a donné naissance à quelque chose de plus sauvage et instinctif qu’auparavant.
Et effectivement, on ressent de l’instinct sur le titre d’ouverture très cinématographique « Decency » aux sonorités orientales, de même pour le premier single qui est « Then What » où l’on retrouve la caractéristique mélodique du groupe. Ils vont même jusqu’à reprendre la rythmique lancinante de « Personal Jesus » de Depeche Mode sur le lancinant « Nightclub » pour en faire quelque chose de bien addictif. Le son de Balthazar qui a fait le succès de Rats est toujours présent: la basse qui résonne, le violon frissonnante de la jolie Patricia Vanneste, les guitares fines ainsi que les voix désabusés de Deprez et Devoldere qui feraient ressusciter un Lou Reed. C’est ainsi que les aficionados du groupe peuvent se retrouver sur Thin Walls avec des merveilles mélodiques comme « Bunker », « Dirty Love » et « Last Call ». Le quintet de Courtrai essaie bien sûr quelques petites nouveautés comme le blues-rock vintage d' »I Looked For You » qui pourrait vous surprendre tout comme « True Love » avec son explosion orchestrale qui termine ce Thin Walls sur une note aigre-douce.
Thin Walls n’est peut-être pas à la hauteur de Rats mais il confirme la place de Balthazar dans le panthéon des meilleurs groupes belges du moment. En confiant leurs réflexions sur la vie lorsqu’on atteint la trentaine, le groupe a trouvé sa place avec leur charme et permet d’explorer des nouveaux horizons grâce à cet album varié et accessible.
Note: 8/10