Havah – Contravveleno

Vous voulez entendre du post-punk à l’italienne ? Si si, je vous rassure, ça existe bel et bien et c’est plutôt de très bonne facture. La preuve avec Havah, un sextet mené de main maître par le charismatique Michele Camorani qui arrive à nous impressionner avec leur troisième album intitulé Contravveleno.

Inspiré par le régime fasciste de Mussolini entre autres, Havah met le turbo sur ces douze titres aussi bien oppressants que mélodiques. Imaginez un croisement entre Bauhaus, The Cure, Protomartyr et Joy Division qui se met à chanter en italien et bien cela donne pas mal de bons moments allant de « Un Nuevo Meccanismo » à « Restano Lettere » où les événements de 2016 auront bien secoué plus d’un, du Brexit aux infâmes élections américaines.

La voix ténébreuse et froide de Michele Camorani se mêlent bien aux guitares sombres sur les réussites comme « Sanno Che Ci Siamo », « Il Loro Errore » mais encore « Problemi Elementari » et « Ogni Volta ». Tandis que la première partie de l’album est orientée post-punk, la seconde est plus expérimentale laissant libre cours à la créativité du groupe comme sur le spatial « Rasentado I Muri » ou la fusion new wave et indus sur « Un’Altra Strada ». Tous les moyens sont mis à bien pour qu’Havah puisse alarmer son auditeur sur la montée du néo-fascisme dans le monde et Contravveleno est tellement une très bonne réussite que l’on pourrait presque pardonner le Mondial de 2006. Et j’insiste sur le presque, hein.

Note: 8.5/10