Le label injustement sous-estimé Mexican Summer continue sa lancée en nous proposant des nouvelles sorties. Après les albums de Quilt et Peter Matthew Bauer (bassiste de The Walkmen), c’est au tour de Natalie Mering, alias Weyes Blood. Il faut savoir que la New-Yorkaise faisait partie du groupe de noise-rock Jackie-O Motherfucker en tant que guitariste et bassiste, elle fut également choriste pour Ariel Pink auparavant. C’est désormais en solo qu’on la retrouve sous le pseudonyme de Weyes Blood avec son premier album intitulé The Innocents.
Et pour ce premier album, la chanteuse voit déjà les choses en grand car sa folk gothique fera frissonner plus d’un. Son timbre de voix vulnérable rappelant celui de Nico (chanteuse de The Velvet Underground) nous prend aux tripes et offre ses moments de gloire sur le glaçant « Requiem For Forgiveness » qui nous hypnotise comme un requiem. A l’écoute de ce The Innocents, impossible de ne pas penser à la folk quasi-médiévale de Joker’s Daughter sauf que contrairement à cette dernière, Weyes Blood a tout misé sur des aspects plus mélodramatiques. « Land Of Broken Dreams » et « Hang On » par exemple rappellent les heures de gloire du folk psychédélique britannique des années 60, tandis que les ballades guitare/voix angéliques « Summer », « Bad Magic » et « Bound To Earth » donnent des frissons. Et que dire de « Some Winters » ? Comment se priver de la pièce maîtresse de l’album qui est « Some Winters »? Il suffira d’une ballade jouée entièrement au piano, de l’interprétation magistrale et déchirante de la mamzelle (« I’m as broken as woman can be » déclare-t-elle) et d’une mini-chorale pour nous entraîner dans une atmosphère sombre et incroyable et en faire un chef-d’œuvre. Un moment solennel.
Si vous avez été charmés par les albums d’Angel Olsen, de Sharon van Etten ou encore de Joker’s Daughter, vous ne pourrez pas vous empêcher de kiffer The Innocents de Weyes Blood tellement c’est du haut-de-gamme. La bande-son de Game of Thrones en somme.
Note: 8/10