Panda Bear – Panda Bear Meets The Grim Reaper

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Tout n’a pas été de repos pour Animal Collective. Depuis la parution de leur dernier album Centipede Hz en 2012, le groupe de Baltimore a enchaîné une longue tournée monstrueuse sans compter de nombreux side-projects en solo. Avey Tare a, de son côté, formé son propre groupe de rock psychédélique Avey Tare’s Slasher Flicks avec Angel Deradoorian (ex-membre du groupe Dirty Projectors) et Jeremy Hyman, batteur du groupe de feu Ponytail et a publié un premier album en avril dernier. Mais le membre le plus prolifique d’Animal Collective restera Panda Bear. Noah Lennox, de son vrai nom, qui avait collaboré avec Daft Punk sur le morceau « Doin’ It Right », issu de leur quatrième album Random Access Memories en 2013, fait paraître son cinquième album Panda Bear Meets The Grim Reaper, qui fut précédé d’un EP nommé Mr. Noah le mois dernier. Est-il à la hauteur de ses deux précédents chefs-d’œuvre que sont Person Pitch en 2007 et Tomboy en 2011 ?

Entièrement écrit et enregistré dans son chez-soi à Lisbonne, Panda Bear voulait s’éloigner des sonorités de son prédécesseur Tomboy pour un son plus touffu et riche. C’est ce que l’on retrouve dès le premier titre « Sequential Circuits » psychédélique à souhait, suivi du tube « Mr. Noah » avec ses hurlements canins qui s’avère être un tube pop inquiétant mais dansant. Tout le savoir faire de Panda Bear se retrouve ici, à travers des morceaux plus pop, rythmés et lumineux (« Crossroads » et « Principe Real ») et des passages plus fantasmagoriques où on a l’impression d’être sous influence de stupéfiants, à l’image de « Boys Latin ». Sans compter l’apparition de Sonic Boom (ex-Spacemen 3) qui a produit son prédécesseur et qui signe ici deux courtes interludes bruitistes « Davy Jones’ Locker » et « Shadow Of The Colossus ».

Comme le titre de l’album l’indique (The Grim Reaper signifie la Grande Faucheuse), le thème principal de l’album tourne autour de la mort et des peines du passé et se révèle grâce au tourmenté et dérangeant « Come To Your Senses » et l’électro-pop insouciante de « Selfish Gene ». Sans oublier les ballades les plus touchantes que sont « Tropic Of Cancer » joué à la harpe (samplée sur « Pas de deux » du ballet Casse-noisette) où Panda Bear explore sans pudeur la mort de son père mais également l’onirique « Lonely Wanderer » avec ses magiques arpèges de piano (l’artiste a samplé Arabesque No.1 en Mi majeur de Claude Debussy).

Avec Panda Bear Meets The Grim Reaper, la tête pensante d’Animal Collective continue son chemin dans l’expérimentation en offrant des mélodies qui paraissent compliquées tout en restant accessible. De quoi bien débuter 2015.

Note: 8.5/10