Hanni El Khatib – Moonlight

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En même pas cinq années de carrière, Hanni El Khatib s’est forgé une solide réputation dans le garage rock californien. Le crooner originaire de San Francisco, anciennement directeur artistique pour une marque de skateboard, refuse de se reposer sur ses lauriers après deux albums magistraux. Ainsi, en ce début d’année, il présente son troisième album nommé Moonlight, soit deux ans après le sensationnel Head In The Dirt. Contrairement au prédécesseur, on ne retrouve pas Dan Auerbach (la moitié des Black Keys) à la production mais pourtant l’influence du duo de Nashville se fait lourdement sentir sur cette nouvelle galette, à un tel point que l’on confond la voix d’Hanni El Khatib à celle d’Auerbach.

Autoproduit et enregistré un mois dans un repaire californien afin de sonner vintage, il laisse libre cours à son imagination à mi-chemin entre blues-rock, garage, punk et rockabilly. Et c’est avec le morceau-titre qui commence tout doucement avec son riff entêtant sous de multiples reverbs avant de faire hurler sa guitare en milieu de chanson avant que des titres plus directs comme « Melt Me » et la fuzzy « The Teeth » attaquent et viendront concilier les fans de garage-rock crasseux. Il en est de même pour le blues sulfureux et poisseux de « Worship no. 2 » qui laisse penser que c’est du Black Keys tellement la ressemblance est flagrante, mais le plaisir est toujours là. On relèvera également les brulôts « All Black »et « Home ».

Au milieu de toutes ses déflagrations soniques viennent quand même s’insurger des titres plus originaux, à savoir la très pop « Chasin’ » sublime avec ses cuivres rétro où Hanni se la joue crooner comme il se doit. « Mexico », quant à elle, débute de façon acoustique avant que déboulent des explosions de sons avec des solos de guitare des plus furieux et tranchants digne de ceux de Jack White. Le californien s’est offert une liberté d’expérimenter et de varier les plaisirs notamment sur « Two Brothers » où cela part complètement en disco-funk dansant (tout y est, même les cordes toussa…). C’est surprenant et étonnant certes mais pas du tout désagréable en fin de compte.

Hanni El Khatib a fait de Moonlight un album plus varié et plus psychédélique que son prédécesseur et marque un nouveau point de départ dans sa carrière.

Note: 8/10