C’est devenu la mode de replonger dans la mode disco-funk des 70’s-80’s ces derniers temps. On a eu droit à Daft Punk et « Get Lucky » en duo avec Pharrell Williams qui est devenu un hymne devenu interplanétaire et qui a permis à ce dernier de se faire connaître au plus grand public (même si il est là depuis plus d’une quinzaine d’années mais bon…) et devenir l’idole de toute une génération grâce à ce titre et à « Happy » qu’on ne présente plus. Et c’est là que Mark Ronson, superproducteur britannique réputé, a tout compris : il a décidé de tout miser et de faire à nouveau appel à Bruno Mars (ils ont déjà collaboré sur « Locked Out Of Heaven », single de ce dernier) en composant l’hymne funky de cet hiver, le bien-nommé « Uptown Funk », réminiscent du son de Minneapolis popularisé par Prince. Et là, succès immédiat oblige mais mérité : le single se classe n°1 dans de nombreux pays et a comptabilisé plus de 120 millions de vues sur YouTube ! Ceci est de bonne augure pour celui que l’on présente comme étant le producteur de feu Amy Winehouse, Adele et de Black Lips qui présente son quatrième album Uptown Special. Après le hip-hop sur Here Comes The Fuzz en 2003, les reprises de chansons populaires en version Motown sur Version en 2007 ou encore la synthpop et la new-wave sur Record Collection en 2010 avec The Business Intl., Mark Ronson exploite cette fois le disco, le boogie et la funk des années 1970-1980 sur Uptown Special réveillant les spectres de The Time, Zapp & Roger, Prince, George Clinton et Earth, Wind & Fire entre autres.
A chaque album son casting de rêve : Stevie Wonder, Bruno Mars, Mystikal, Kevin Parker, Andrew Wyatt, Jeff Bhasker parmi eux ont répondu présent à Uptown Special. Et c’est Steve Wonder qui dégoupille directement son harmonica sur « Uptown’s First Finale » accompagné d’Andrew Wyatt, leader de Miike Snow. On retrouvera le Little Stevie sur l’outro épique nommé « Crack In The Pearl, Pt. 2 », sequel du même nom, plus émouvant, qui fut interprété à nouveau par Andrew Wyatt. Ce dernier tire son épingle du jeu également « Heavy And Rolling » qui est vintage à souhait. Il y a aussi Kevin Parker, leader du fameux groupe de rock psychédélique Tame Impala, qui surprend et peut facilement s’improviser chanteur de funk avec le smooth et tropical « Summer Breaking » qui fait penser à du Hall & Oates, le disco planant et guilleret « Daffodils » et le mid-tempo « Leaving Los Feliz » aux influences de rock californien des 80’s.
Mais la vraie bonne surprise de ce Uptown Special, c’est le véritable come-back du rappeur Mystikal qui pète la forme sur « Feel Right » : l’entendre rapper son flow vénéneux sur une instru funky digne de The JB’s, on en redemande ! Parmi d’autres perles, hormis le désormais célèbre « Uptown Funk » (et le petit clin-d’œil au tube « All Gold Everything » du rappeur Trinidad James), on dénichera la sensationnelle « I Can’t Lose » interprétée par une jeune inconnue du nom de Keyone Starr qui marche déjà sur les pas de Chaka Khan.
Mark Ronson a prouvé une nouvelle fois qu’il est un touche-à-tout sur Uptown Special. Le seul petit regret, c’est le manque de rappeurs sur cet album, comparé à ses prédécesseurs, cela aurait rendu le contenu encore plus foufou. Toutefois, ce nouvel album très inspiré s’écoute facilement et a réussi son hommage au funk chaleureux et au groove d’antan sans tomber dans la nostalgie. Are you ready to get funky ?
Note: 9/10