Sleater-Kinney – No Cities To Love

no-cities-to-love

 

Dix ans. Ca fait maintenant dix ans que l’on avait plus de nouvelles de Sleater-Kinney. En effet, le trio punk féministe de Washington n’avait pas sorti d’album depuis le fameux The Woods en 2005, et pour cause, le groupe s’est séparé en été 2006 après une longue tournée, laissant les fans et la scène riot grrl orphelins. Après de nombreux side-projects mémorables (Wild Flag pour Carrie Brownstein et Janet Weiss et The Corin Tucker Band pour Corin Tucker), la reformation l’année dernière est une très grande nouvelle, d’autant plus que leur nouvel album, No Cities To Love est attendu comme le Messie. Carrie Browstein et sa bande reprennent les choses en main et s’apprêtent à reconquérir le monde.

Avec à nouveau John Goodmanson à la production (responsable des classiques du groupe telles que Call The Doctor en 1996, Dig Me Out en 1997, All Hands on the Bad One en 2000 et One Beat en 2002), Sleater-Kinney rebranche les guitares, l’énergie gonflé à bloc. Les filles n’ont plus de temps à perdre et elles attaquent avec le riff catchy de « Price Tag » et son refrain anticonsumériste (« We never really checked, we never checked the price tag/When the cost comes in, it’s gonna be high »), suivi de près la dansante « Fangless » et la hargneuse « Surface Envy » où on sent que le trio n’a pas la tête à s’amuser.

Sans omettre leur sens mélodique, on retrouve leur envie de se quereller grâce à des compositions incisives comme « No Anthems », la très réussie « Bury Our Friends » et la très surprenante conclusion « Fade ». Si Sleater-Kinney connaît très bien son affaire, on note tout de même des petits points noirs, à l’image du morceau-titre très radio-friendly ou encore le gimmick lourdingue de « Gimme Love » malgré son très bon solo de guitare.

En fin de compte, on est bien contents de retrouver Sleater-Kinney, un peu comme un vieil ami d’enfance avec qui on a eu de très bons délires. Le trio féminin possède toujours la gnaque et la hargne et cela s’entend avec No Cities To Love, même si parfois on a affaire à un bon élève moderne qui s’endort sur ses lauriers en se limitant au strict minimum. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce nouvel album est un bon cru, un autre classique du trio à compléter dans leur discographie impeccable.

Note: 8.5/10