Menace Beach – Ratworld

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Avant quand on me disait Menace Beach, je pensais directement au jeu vidéo de skate sur la NES en 1990. Et aujourd’hui, je découvre que c’est également le nom d’un groupe venant de Leeds qui s’est formé en 2012, un « supergroupe » pour être plus précis. Derrière ce supergroupe se cachent Ryan Needham, ancien leader du groupe Komakino, et Liza Violet du groupe local Department M. Le duo est accompagné sur l’album de quatre musiciens supplémentaires, comptant ainsi Nestor Matthews du groupe Sky Larkin à la batterie, Matt Spalding de You Animals à la basse, Rob Lee de Pulled Apart by Horses et de Matthew « MJ » Johnson du groupe psychédélique Hookworms tous deux à la guitare. Ce dernier a produit leurs premiers EP et ainsi la machine Menace Beach est lancée : ils feront les couvertures de la NME, Drowned In Sound ou encore de The Guardian sans avoir même sorti un album. Et nous sommes donc en janvier, le supergroupe publie son premier opus intitulé Ratworld.

Comment décrire la musique de Menace Beach ? Et bien tout simplement comme étant un hommage à la power-pop Outre-Atlantique digne des années 1990. Avec des éléments de noise-pop et des passages plus psychédéliques, Needham et Violet se partageant le micro s’apprêtent à faire un petit retour en arrière musical pour notre plus grand plaisir et évoquent en même temps Dinosaur Jr., King Tuff, Sonic Youth ou même Ty Segall. Et c’est parti pour une demi-heure de voyage sous LSD avec tout d’abord le titre d’ouverture « Come On Give Up » qui a tout d’un hymne du groupe, tout comme les acidulés « Elastic » et « Dig It Up ».

Ayant comme principal motif les distorsions et les larsens, Menace Beach peut même étonner notamment avec l’utilisation peu commune de l’orgue dans le power-pop sur « Drop Outs », la fin de « Tennis Court » et « Fortune Teller » ou se montrer calme et reposant sur « Blue Eye » entièrement chanté par la douce voix de Liza Violet sur un arrière-plan hypnotique de distorsions de guitare, qui survient après le garage punk furieux de « Lowtalkin’ ». D’ailleurs, on note la très bonne alchimie vocale entre les deux car si Ryan Needham mise sur le larsen sur sa voix rendant l’atmosphère plus étouffante tandis que les vocalises de Liza Violet sont plus aériennes et vaporeux, rendant le tout parfaitement bien équilibré. Et ça donne des joyaux mélodiques comme « Tastes Like Medicine » et « Pick Out The Pieces », par exemple. Mais le titre qui se démarque de ce Ratworld, c’est bel et bien « Fortune Teller » où le combo s’essaie au rock psychédélique avec son orgue distordu aidé par le chant envoûtant du duo et qui termine l’opus sur une bonne note.

Après deux bons EP, Menace Beach confirme son talent avec Ratworld. Ce supergroupe possède beaucoup de talent et de très bonnes idées pour le plus grand plaisir des oreilles, même si il peine parfois à s’émanciper de ses principales influences. Toutefois, ce premier album leur laisse présage un bon avenir pour eux, et espérons qu’ils arriveront à bâtir correctement une identité propre.

Note: 7.5/10

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