Pond – Man, It Feels Like Space Again

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Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, bienvenue à bord du vaisseau des Oreilles Curieuses, c’est votre commandant qui vous parle. Sachez que nous partons en destination de Perth pour découvrir le nouvel album du groupe de rock psychédélique Pond, alias la ramification de Tame Impala pour être plus précis, le très bien nommé Man It Feels Like Space, Again. Parés pour le décollage ?

Pour ce nouveau disque, qui fait suite à Hobo Rocket en 2013, les allumés de Pond ont fait une nouvelle fois appel à Kevin Parker (plus besoin de le présenter, vous savez qui c’est maintenant, si ce n’est le nouveau pote de Mark Ronson) à la production et son influence se fait très bien ressentir. Le voyage 100% coloré dure 45 minutes (n’insistez pas, il n’y aura pas de pause pipi…) et offre ses sonorités pivotant à la fois le temps et l’espace. Dès les premières secousses de « Waiting Around For Grace », ça déménage : introduit par des synthés planants et la voix plaintive de Nick Allbrook, le morceau d’ouverture prend plus d’ampleur avec son riff de guitare résolument 70’s qui mettent en transe. Passé ce décollage, nous voilà affaire à des passages efficaces et très rythmés tels que l’effréné « Elvis’ Flaming Star » ou encore les titres électro-funk psychédéliques de « Zond » ou la très groovy « Outside Is The Right Side » où Frank Zappa rencontre Funkadelic et Jimi Hendrix en même temps avant de se faire percuter par des claviers ressemblant à des pistolets laser.

Mais au milieu de tout ce voyage démentiel, notre vaisseau s’arrêtera sur deux œuvres ou planètes plutôt paisibles, tous deux écrites, composées et interprétées par Joseph Ryan, que sont les ballades « Holding Out For You » avec sa conclusion qui nous mène tout droit vers une autre sphère et « Medecine Hat » débutant de manière acoustique avant que déboule les synthés et un solo de guitare distordu et lancinant rendant l’atmosphère éthérée et aérienne. Profitez-en car ce sont les deux seuls moments calmes, car POND aime défier la loi de l’apesanteur sur « Heroic Shart », être au plus près des étoiles avec les nappes de synthé futuristes de « Sitting Up On Our Crane » qui est le seul morceau de l’album chanté par Jay Watson. Cette incroyable odyssée dans l’espace prendra fin avec le morceau-titre de 8 minutes résolument bordélique mais ô combien addictif et qui donne vraiment pas envie de redescendre sur Terre.

Contrairement à ses pairs qui ont tendance à s’approcher des sonorités sixties, Pond a une approche plutôt futuriste. La preuve est que Man, It Feels Like Space Again est certainement leur album le plus complet naviguant entre deux planètes, à la fois audacieux et novateur. J’espère que cette épopée spatiale vous a plu et nous attendrons que Tame Impala présente leur prochain chef-d’œuvre pour un prochain voyage, le temps que je recharge mon vaisseau en LSD 95 Sans Plomb.

Note: 8/10