Les artistes electro-soul sont de plus en plus nombreux ces derniers temps. On a eu droit à James Blake, Chet Faker, SOHN, How To Dress Well ou plus récemment Tropics que j’avais chroniqué il y a pas longtemps. Mais si il y a bel et bien un qui est au-dessus du lot, c’est Fyfe. De son vrai nom Paul Dixon, ce londonien de 25 piges n’est pas vraiment un novice de la musique. Il s’est fait tout d’abord connaître sous le nom de David’s Lyre et a publié un premier EP In Arms en 2011 ainsi qu’un premier album Picture Of Our Youth sur son Bandcamp l’année suivante. Ainsi suite à ses débuts prometteurs, il décide de se rebaptiser Fyfe et publie le très remarqué EP nommé Solace un an plus tard en guise d’apéritif et sera suivi d’un premier album Control dont je vais parler.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Control est une véritable réussite. On a beau l’écouter, le réécouter, le ré-réécouter pendant un bon bout de temps, on ne s’en lassera pas car comme l’indique le titre de son album: tout est sous « Control ». La voix juste et voluptueuse de Fyfe fait des ravages sur un subtil mélange d’électro, folk, pop et de R&B en toute simplicité. Ses thèmes de prédilection fétiches sont les relations humaines, les pertes, l’amour et la paix exprimés en toute lucidité sur ces 11 titres.
Impossible de s’en passer des tubes de « Conversations » et « Holding On », riches en intensité tout comme le lyrisme mélodique et langoureux de « Solace » qui a lancé la machine Fyfe. « Polythene Love » rappelle l’âge d’or du trip-hop de Bristol à la sauce 2015 ponctuée d’accents soul psychédélique ravissants tandis que le soulful « For You », romantique à souhait, est addictif et éthéré en plus d’un solo de saxophone à la fin des plus rayonnants. Piano et boîte à rythmes font bon ménage sur « In Waves », les accents gospel et intimistes de « Lies Pt. II » nous rappellent les œuvres bouleversantes de James Blake alors que l’électro-folk efficace de « Keep It Together » vous trottera dans la tête pendant plusieurs heures. Fyfe réussit à maîtriser son chant fluide afin qu’on y prête attention à ses superbes mélodies, à l’image de « Veins » résolument funky et aérien, accompagné de chœurs gospel qui rend l’atmosphère bien plaisante et du grandiose « St Tropez » avec l’intervention des cuivres. Mais c’est sans compter sur la parfaite conclusion avec le morceau-titre où les nappes électroniques se libèrent donnant à une conclusion grandiose et poétique avec un Fyfe libéré de ses entraves grâce à une production parfaite. Sur les dernières secondes, on finit noyé par des chœurs voluptueux qui sont absolument renversantes et qui donnent envie d’appuyer sur Repeat.
Fyfe a placé la barre très haute avec ce premier album nommé Control. Sa reconversion musicale est réussie et on adhère dès la première écoute car le travail de ce Londonien de 25 ans n’est pas à prendre à la légère. Avec des rythmiques punchy, des arrangements pop des plus célestes, une voix angélique, des guitares et autres claviers, le tout saupoudré de qualité mélodique et épurée des titres qui s’enchaînent sans temps mort et coulant de source, on possède là un des albums majeurs de cette année. A ne rater sous aucun prétexte.
Note: 10/10
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