Colleen Green vient juste de passer la barre symbolique des 30 ans. Et il est temps pour la chanteuse et guitariste californienne d’établir un bilan sous peine de traverser par la crise de la trentaine. Fort heureusement après deux albums minimalistes, elle nous présente un troisième album I Want To Grow Up qui est l’occasion pour elle d’aborder ce thème du cap de la trentaine.
Sur le plan musical, Colleen Green s’est entouré du guitariste Jake Orrall du groupe JEFF the Brotherhood et du batteur Casey Weissbuch de Diarrhea Planet pour un résultat plus fuzzy et plus dynamique que ses prédécesseurs, à l’image des brulôts comme le morceau-titre, « TV » (traitant de sa frustration face aux normes de la société et de la manière d’être accros à nos écrans) ou encore « Pay Attention » qui sentent bon les années 1990 contrastant avec les plus pop comme « Wild One » et « Some People ». Colleen Green traite de la façon de devenir adulte via son point de vue enfantin. L’exemple le plus flagrant est la dualité « Things That Are Bad For Me »: avec une première partie plus enlevée et une seconde partie plus grunge, mélancolique et saccadée, la brunette veut s’assumer comme elle est à savoir équilibrer son mode de vie ou virer un ex qui lui pourrit la vie par exemple. C’est le point culminant du disque dans le sens où elle apporte de la vraie lucidité dans ses paroles. Et cette lucidité, on la retrouvera sur les morceaux plus synthétiques avec « Deeper Than Love » et « Whatever I Want » menés par une boîte à rythme métronomique où elle expose ses craintes sur son avenir pas toujours rose mais parsème toujours une lueur d’espoir.
Avec I Want To Grow Up, nul doute que Colleen Green vient de signer non seulement son meilleur album qui est plus orchestré et mieux produit mais aussi l’album de la maturité. La Californienne y est très intimiste et lucide par rapport à sa manière de vivre et pour cela, elle a vraiment mûri sans qu’elle ait totalement conscience.
Note: 8/10