Stealing Sheep – Not Real

not-real

Il y a des groupes qui aiment changer de style musical d’un album à un autre sans pour autant trahir son public, et Stealing Sheep fait partie de ces groupes-là. Le trio féminin originaire de Liverpool avait déjà fait parler d’eux avec un premier album sympathique du nom d’Into The Diamond Sun en 2012 aux allures de folk psychédélique. Trois ans plus tard, Becky Hawley, Emily Lansley et Lucy Mercer prennent un virage musical à 90° sur son second album intitulé Not Real.

Exit donc la folk psychédélique, place à une pop tropicale, synthétique et multicolore, quitte à ce qu’on les surnomme les Django Django féminins ou les Warpaint britanniques en plus joyeux et « yéyé ». Stealing Sheep parvient à exprimer leur incroyable créativité à travers ces dix nouvelles chansons avec une très grande réussite. Le trio attaque d’emblée avec le titre d’ouverture « Sequence » qui parvient à mélanger nappes de synthés lumineuses, sonorités contemporaines ainsi que les trois voix féminines harmonieuses et tellement fusionnelles.

La majorité des titres sont dans la même trempe avec l’analogique et entêtant « Apparition » (perso, je ne me lasse jamais de ce titre) avec sa rythmique que n’aurait renié The Cure, le single efficace « Not Real » aux boucles lancinantes ou encore le chef-d’oeuvre du disque qu’est l’exotique et hypnotique « Greed » se trouvant à mi-chemin entre synthpop métronomique et pop psychédélique sucrée. Au milieu de tous ces titres inventifs et colorés, le trio n’a pas oublié ses racines avec la pop-folk entraînante de « This Time » et la douce intermède acoustique d' »Evolve & Expand » où elles arrivent à frissonner l’auditeur avec leurs douces voix.

Si Into The Diamond Sun fut l’album de la révélation, Not Real est clairement l’album qui fera beaucoup de lui cette année. D’une part parce que Stealing Sheep a clairement évité le syndrome du second album et s’est réinventé afin de toucher un plus large public, ce qui est un atout majeur. Et puis avant tout, un peu de couleurs dans ce monde ne fait jamais de mal à personne, Not Real est un indispensable pour tous les amateurs de pop tropicale et bigarrée.

Note: 9/10