Mené par Conor O’Brien, le groupe d’indie folk irlandais Villagers a gagné en puissance ces cinq dernières années. Leurs deux premiers albums (Becoming A Jackal en 2010 et Awayland en 2013) ont fait sensation et leur ont valu une quantité de nominations au Mercury Prize. Désormais devenus des fers de lance de la scène musicale irlandaise, ils sont attendus au tournant avec un troisième album intitulé Darling Arithmetic.
Contrairement à ses prédécesseurs, c’est Conor O’Brien seul qui est aux commandes de ce troisième opus. En effet, c’est lui qui joue de tous les instruments ici. Le résultat est tout bonnement bluffant de simplicité: nous avons affaire à neuf titres de folk lumineux et parfaitement maîtrisés de A à Z. La triptyque aérienne ouvrant Darling Arithmetic qu’est « Courage », « Everything I Am Is Yours » et « Dawning On Me » m’a mis sur le cul tellement les compositions sont sublimes: guitare acoustique, voix sublime, claviers atmosphériques et batterie discrète suffisent pour que la magie opère.
Le thème de l’homophobie en Irlande est minutieusement traité sur le déchirant « Hot Scary Summer » qui renvoie au premier album de Villagers ainsi que sur le rythmé « Little Bigot » ou même la remise en question et l’exploration de soi sur le final atmosphérique « So Naive ». A l’instar de Sufjan Stevens et de son sublime Carrie & Lowell, Conor O’Brien nous conte des histoires personnelles pouvant être à portée universelle.
« Wow ! », c’est le seul mot qui me vient à l’esprit à la fin de l’écoute de ce Darling Arithmetic. Villagers nous a offert un parfait album de folk bien printanier doux et lumineux. Je n’ai même pas d’autres qualificatifs pour définir ce sublime album mais toujours est-il qu’ils sont en train de tutoyer les sommets grâce à leurs qualités mélodiques.
Note: 8.5/10