Braids – Deep In The Iris

9ddd7059

Braids avait marqué pas mal d’esprits avec leur second album Flourish // Perish en 2013. Le trio montréalais mené par la charismatique Raphaelle Standell-Preston, qui avait également monté le duo Blue Hawaii en 2013, avait enchanté son monde avec sa pop électronique expérimentale légère et élégante. Sauf que là, pour ce troisième album nommé Deep In The Iris, elle et sa bande se fâchent tout rouge et sont bien vénères.

Le thème abordé sur Flourish // Perish portait sur le deuil, sur Deep In The Iris, le trio aborde l’après-deuil mais aussi d’autres thèmes bien plus revendicateurs. Raphaelle Standell-Preston, lassée de toutes remarques sexistes et misogynes, durcit son discours avec des propos féministes avec les titres « Taste » (« Take me by the throat/ Will you push me up against this wall/And spit all your hurt on me ») et « Miniskirt » dénonçant le slut-shaming où elle tape dans le tas (« I’m not a man hater, I enjoy them like cake/But in my position I’m the slut, I’m the bitch, I’m the whore, the one you hate/And there’s a name for this kind of man, a soft one at that: Womanizer, casanova, lothario »). Dès la seconde partie du morceau aux rythmiques tendues, elle se lance à corps perdu dans une interprétation magistrale digne d’une Regina Spektor où elle relate des faits plus personnels où sa propre mère aurait vécu ces genres de situations. Assurément un des temps forts de Deep In The Iris.

Braids a également durci le ton délaissant les saveurs électroniques pour un résultat plus brute et plus organique qu’à l’accoutumée avec « Letting Go », la drum’n’bass survoltée de « Blondie » ainsi que la house acidulée de « Bunny Rose » où intervient pour la première fois une voix masculine. Parmi les moments les plus calmes de l’album, on peut citer les très beaux « Getting Tired » et « Happy When » où la voix vulnérable de Raphaelle Standell-Preston atteint des sommets.

Deep In The Iris est certainement l’album de Braids où l’on retrouve une large palette d’émotions: tantôt belliqueux tantôt pacifiste, tantôt furieux tantôt doux, tantôt dramatique tantôt dérangeant. Mais on ne peut également que s’agenouiller devant les interprétations de Raphaelle Standell-Preston qui relèvent l’intensité et la couleur de l’opus.

Note: 8.5/10