Róisín Murphy – Hairless Toys

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On avait quitté Róisín Murphy avec un second album Overpowered en 2007. L’ex-leader de Moloko a, par la suite, fait des collaborations remarquées sur les albums de Crookers, de Fatboy Slim/David Byrne, de DJ Mason ou de Tony Christie, et j’en passe… Après un EP Mi Senti chanté en italien paru l’année dernière, elle signe enfin son grand retour avec un troisième album Hairless Toys.

L’espace entre ces deux albums lui a permis le temps d’explorer différents horizons et également de fonder une famille. Hairless Toys traduit ainsi cette transition musicale, délaissant le côté disco d’Overpowered et le côté nu-jazz de Ruby Blue. Ce troisième album est un pur joyau d’électronique pure et dure teinté de deep house. Aucun morceau ne durant en dessous de 4 minutes, Róisín Murphy a largement préféré des arrangements épurés et minimalistes comme le titre d’ouverture « Gone Fishing » inspiré de la culture des bals new-yorkais où la chanteuse donne l’impression de chuchoter. « Evil Eyes » qui suit adopte la même tendance avant de partir sur des territoires quelque peu funky.

On sent de l’ambition à l’écoute d’Hairless Toys et cela se confirme avec la pièce-maîtresse du disque nommé « Exploitation ». En 9 minutes, Róisín Murphy tire son épingle du jeu en répétant sans cesse « Who’s exploiting who ? » sur fond de synthés robotiques dignes de Kraftwerk. La partie instrumentale qui suite vous plongera en état d’hypnose jusqu’à ce que déboule « Uninvited Guest », à mi-chemin entre funk moite et pop lounge, qui installe une atmosphère de méditation. Atmosphère qui se prolonge avec le morceau le plus court de l’album « Exile » (4 minutes pile au compteur) flirtant avec la country grâce à ses arpèges de guitare électrique très Western et son piano Rhodes sooooooooo smooth qui vous donnera envie de vous évader. Cette ambiance, on la gardera jusqu’au bout jusqu’à la conclusion « Unputdownable » et son refrain qui nous réveille bien comme il se doit.

Sur Heartless Toys, Róisín Murphy voulait revenir aux fondamentaux qui ont fait la réputation de Moloko, à savoir un opus à la fois expérimental et relativement calme. Il en résulte un disque attachant et idéal pour la méditation et son come-back est largement salué.

Note: 7.5/10