Comme leurs compères The Black Keys, Heartless Bastards représente la scène blues-rock d’Ohio. Le quatuor mené par Erika Wennerstorm a fait asseoir leur notoriété, certes moindre par rapport au fameux duo, avec leurs quatre albums, et c’est pas près de se terminer. Cette année, ils nous présentent un cinquième album nommé Restless Ones adoptant un virage qui pourrait surprendre plus d’un.
Moins garage-rock qu’auparavant, Heartless Bastards opte pour un son plus policé lorgnant parfois vers le country-blues-rock. La recette du quatuor fait toujours mouche lorsque surviennent les trois premiers titres du disque que sont « Wind Up Bird », « Gates Of Dawn » et « Black Cloud ». On se dit qu’ils n’ont pas perdu la main et qu’ils en ont encore sous le bras. C’est à partir de « Hi-Line » aux sonorités bien Americana que le groupe va élargir ses horizons pour le meilleur et pour le pire.
Le fait que Heartless Bastards élargisse sa palette musicale sur Restless Ones est tout à fait respectable mais la plupart des titres manque quelque peu d’authenticité par rapport aux trois premiers titres. Ceci dit, le groupe possède tout de même de très bonnes idées avec le folk éthéré de « The Fool » et le classic rock sur « Eastern Wind » qui méritent bel et bien plusieurs écoutes. Pour le reste, on aurait aimé quelque chose de plus « piquant » comme sur la conclusion « Tristessa » qui n’est pas mauvaise en soi mais aurait pu être bien stimulante.
Voilà donc pour ce Restless Ones. Les aficionados de Heartless Bastards regretteront certainement le côté lo-fi et garage rock des débuts, ce qui est compréhensible. Mais ne remettons pas en question la voix magistrale et la poésie d’Erika Wennerstorm qui nécessitent tout de même le coup de se pencher sur cet opus à quelques occasions.
Note: 6/10