Desaparecidos – Payola

front_GUIDE5

 

La question que je me pose, c’est: Conor Oberst est-il schizophrène ? Parce que le bonhomme du Nebraska croule sous différents projets musicaux mémorables. On se souvient de son groupe indie folk Bright Eyes, du side-project Monsters Of Folk (qui leur a valu une reconnaissance grâce à la version 2.0 de « Dear God » retravaillée par The Roots), de sa carrière solo folk mais aussi de son groupe de punk Desaparecidos (ne voyez aucun lien avec les zozios qui ont fait « Ibiza » en 2008). Et justement, son groupe n’a plus donné signe de vie depuis leur premier album Read Music/Speak Spanish en 2002. Treize ans plus tard, Conor Oberst ressuscite son groupe et présente leur second album Payola.

Un peu de boum-boum une fois de temps en temps, c’est pas plus mal et ça, Desaparecidos sait très bien le faire. Leur punk-rock tonitruant et agressif va décrasser les oreilles de plus d’un auditeur. Forcément avec des titres bourrins comme « The Underground Man », « City of The Hill » ou encore « Radicalized » avec ses hurlements venus d’outre-tombe. Vous êtes pas encore réveillés ? « Ralphy’s Cut », « Slacktivist » ou bien « Search The Searches » s’occuperont de votre cas.

A coup de riffs de guitare saturés, de lignes de basse démoniaques et de chant torturé de Conor Oberst, Desaparecidos n’oublie pas son côté militant pour autant. Sur Read Music/Speak Spanish qui a suivi après les terribles attentats du 11 septembre, le groupe a clairement revendiqué sa position anti-Bush (comme 99% des groupes et autres artistes) à coups de pamphlets envers l’ex-président golmon sur « The Happiest Place on Earth ». En 2015, les cinq membres sont toujours aussi engagés comme le souligne « The Left Is Right » qui renvoie clairement aux mouvements d’Occupy Wall Street en 2011-2012, « MariKKKopa » qui souligne les actes racistes accomplis à Maricopa en Arizona ainsi que « Von Maur Massacre » qui revient sur un fait divers morbide ayant touché Conor Oberst et ses acolytes car, pour info, le 5 décembre 2007 a eu lieu un terrible massacre dans un centre commercial au Von Maur à Omaha par un certain Robert A. Hawkins.

Voilà pourquoi je dis que Conor Oberst possède de multiples personnalités musicales. Parce que l’année dernière, il nous avait sorti un disque solo aux allures folk délicat du nom d’Upside Down Mountain, le voilà qu’il se défoule avec son groupe Desaparecidos et son second album bien agressif comme il se doit Payola. On parie que l’année prochaine, il reviendra avec un nouveau projet ? Si il y aura un second album de Monsters of Folk, je suis preneur perso.

Note: 7/10