Four Tet – Morning/Evening

fourtet-500x500

On avait laissé Four Tet avec un très bon septième album intitulé Beautiful Rewind en 2013. Le génie londonien de la musique électronique est devenu une icône depuis plus de 15 ans, au moins tout le monde est d’accord est avec moi. L’ancien guitariste du groupe de post-rock Fridge s’est ouvert à de multiples remixes et autres collaborations dont le dernier remonte à l’an dernier avec Blank Project de Neneh Cherry produit par ses soins. Alors forcément lorsqu’il annonce un nouvel album, c’est toujours un événement. Car avec Morning/Evening, je sais d’avance que je ne serais pas déçu.

Ce nouvel album n’est composé que de 2 titres: « Morning Side » et « Evening Side » d’une durée de 20 minutes chacune ! Connaissant le talent de Four Tet, on se demande d’avance ce qu’il va nous réserver sur Morning/Evening. Muni de son laptop, le londonien nous embarque dans son univers propre à lui. Sur « Morning Side », il se permet de sampler la chanteuse hindoue Leta Mangeshkan extrait du film hindou Souten daté de 1983 (mais c’est surtout pour bien souligner les origines de Four Tet, de son vrai nom Kieran Hebden). Ses incantations menées par un beat techno classique, des violons synthétiques et autres boucles hypnotiques sont éblouissantes comme un lever du soleil et on est emporté par cette magie sans voir le temps passer.

« Evening Side », quant à elle, débute comme a fini le premier morceau, c’est-à-dire de manière organique. Sans rythme et proche de l’ambient, le titre se voit enrichi de textures synthétiques crépusculaires et des chants orientaux de Mangeshkan. Et au moment où on se laisse emporter par cette symphonie onirique, la mélodie et les textures s’effacent progressivement et laisse place aux boîtes à rythme entêtants allant de crescendo en crescendo, quitte à se transformer en techno industriel mais toujours à la sauce Four Tet.

Avec Morning/Evening, le musicien londonien a franchi un nouveau palier. S’éloignant des albums classiques avec des morceaux d’une moyenne de 4 minutes, il propose un disque plus audacieux et novateur mais riche en sonorités. Nous voilà plongé dans un univers à la fois serein et bouleversant mais c’est pour mieux souligner que le jour et la nuit sont différents mais complémentaires. Reste à savoir comment Four Tet s’est débrouillé sur le nouvel album d’Omar Souleyman (chronique à venir dans pas longtemps).

Note: 9/10