Deradoorian – The Expanding Flower Planet

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Angel Deradoorian a eu une carrière bien remplie. Elle a été bassiste dans le groupe new-yorkais Dirty Projectors jusqu’en 2012 avant de se joindre à Avey Tare’s Slasher Flicks aux côtés d’Avey Tare, membre d’Animal Collective et de Jeremy Hyman, ancien batteur de Ponytail. Elle avait également collaboré avec U2, Flying Lotus, The Roots ou encore Vampire Weekend et n’a pas non négligé sa carrière solo. Après un premier EP intitulé Mind Raft en 2009 plutôt sympathique, elle présente enfin son premier album solo intitulé The Expanding Flower Planet.

Ses différents projets annexes auront été une source d’inspiration pour ce premier opus. C’est à coups d’instrumentations toxiques, de boucles hypnotiques et d’expérimentations psychédéliques que nous avons affaire. Le titre d’ouverture « A Beautiful Woman » nous invite dans un voyage enivrant ponctués de lignes de basse ronronnants, d’une section rythmique implacable et de la voix soprano de Deradoorian. Le morceau-titre qui suit est tout aussi hypnotique pour son côté tropical avec ses percussions exotiques et ses harmonies vocales très « afrodisiaques ».

Alors qu’on est perdu en pleine jungle, nous voilà tout d’un coup basculés dans les 60’s sur « Violet Minded » avec son piano électrique qui mène la danse, pareil pour l’excellent « Komodo »(assurément mon morceau préféré de l’opus) aux sonorités asiatiques. Tellement de sonorités que l’on pourrait facilement se perdre dans The Expanding Flower Planet, que l’on passe de la soul-jazz aux airs de science-fiction sur « The Invisible Man » aux incantations orientales sur « Dark Lord » très Dirty Projectors dans l’âme ou encore la new wave cosmique et futuriste sur « The Eye ». Et malheureusement comme toute bonne chose a une fin, c’est avec « Grow » qui a la charge de clore cet opus sur les chapeaux de roue avec son début folk pour un final quelque peu krautrock mais toujours aussi élégant.

Comme je le disais, The Expanding Flower Planet est le résultat de toutes les influences qu’a pu digérer intelligemment Deradoorian pour nous offrir un opus de qualité et de génie. On s’y perd, on rêve et parfois on tape du pied mais on n’est jamais déçu par sa pop expérimentale colorée.

Note: 8.5/10