Owiny Sigoma Band – Nyanza

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Cet été, Jesse Hackett s’était offert un trip en solo avec un premier album complètement étonnant nommé JUNK (lire la chronique ici). La tête pensante de la troupe musicale Owiny Sigoma Band a rejoint ses compères pour un troisième album nommé Nyanza. Après deux excellents albums sur le label Brownswood Recordings (pour rappel, le label de Gilles Peterson), la troupe anglo-kényane remet une couche et nous offre un incroyable road-trip musical où Londres et Nairobi ne forment qu’un.

Nyanza est certainement leur disque le plus conceptuel qu’ils aient pu concevoir d’ici là. Et pour cause, le collectif entier a posé ses bagages dans la province kényane de Nyanza situé à l’ouest du pays, comme le montre la pochette. Et c’est dans cette province-là que sont originaires deux des membres du groupe. Ici, ils puisent leurs inspirations via la musique traditionnelle kényane afin que l’on puisse vivre l’expérience comme si l’on était sur les terres kényanes avec eux. Dès le début avec « (Nairobi) Too Hot », on est embarqué dans ces terres qui semblent dangereuses via les coups de feu mais qui se révèlent enchanteurs. Bienvenue dans l’univers magique d’Owiny Sigoma Band.

Le collectif parvient à concilier électro et musique traditionnelle luo sur des tueries comme « Luo Land », « Owour Won Gebme » et autres « Ojoni Wopio » où on se laisse hypnotiser par des percussions endiablées et des rythmes salvateurs. Comme à son habitude, les titres aux saveurs occidentaux sont également de la partie avec l’enlevé et enivrant « I Made You, You Made Me » chanté par Jesse Hackett pour sa fille, la petite ballade folk traditionnelle « Nyanza Night » accentuée par la pluie tropicale en arrière plan sonore ou encore la deep-house minimale et ensorcelante de « Tech 9 » pouvant faire palir de jalousie un certain Four Tet. Si Power Punch, l’album précédent comptait l’hymne « Owiny Techno », Nyanza a son hymne et c’est l’efficace « Changaa Attack » incluant même une chorale des enfants de pêcheur kényane.

Contrairement à leurs deux opus sympathiques à l’écoute, Nyanza s’affiche comme étant l’album le plus ambitieux qu’Owiny Sigoma Band à ce jour. On y plonge comme dans un roman ou comme dans un road-trip où l’on est bercé par deux cultures différentes mais qui s’allient parfaitement. Cela prouve également que le collectif est en perpétuelle évolution et on peut remercier une troisième fois Gilles Peterson pour cette belle découverte.

Note: 8/10