Low – Ones And Sixes

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A chaque fois que j’entends Low, je pense directement aux The Curtain Hits The Cast, Things We Lost In Fire et autres The Great Destroyer publiés auparavant. Je sais pas pourquoi, si ce n’est que ce sont leurs albums qui m’ont le plus marqué. Alors forcément lorsque les maîtres du slowcore publient un nouvel opus, me voilà excité et ça me fait le même effet à chaque fois. Après un dixième album The Invisible Way paru deux ans plus tôt, les voilà de retour avec un nouvel album intitulé Ones And Sixes. Et c’est reparti pour un tour !

Low ne change pas d’un iota sa formule vu que ce sont des experts en la matière. Seuls les méthodes de travail ont quelque peu changé cependant. Jeff Tweedy, membre de Wilco qui a produit leur prédécesseur, est remplacé par BJ Burton qui co-produit donc ce nouvel opus avec le groupe. Le légendaire trio du Duluth (accompagné de Glenn Kotche, batteur de Wilco qui joue sur quelques morceaux de l’opus) a posé ses valises au Wisconsin, plus précisément au studio Eaux Claires qui est le studio de Justin Vernon en personne ! Le fait d’avoir composé Ones And Sixes se ressent parfaitement à l’écoute. Un disque bourré de contradictions, aussi bien froid que chaleureux, clair et obscur à la fois mais bougrement efficace. Le titre d’ouverture funeste « Gentle » plante le décor et c’est avec joie de retrouver les voix d’Alan Sparhawk et de son épouse Mimi Parker s’entremêler et s’associer harmonieusement sur des notes de claviers glaciaux et une boîte à rythme saturée.

A côté des titres très solides « No Comprende » et « No End », le point fort d’Ones And Sixes réside dans des morceaux pop aériens à pleurer. Je pense à l’absorbante « Spanish Translation » et la trip-hop glaciale de « Congregation » où Mimi Parker nous loue sa meilleure prestation du disque. « Into You », « The Innocents » ou encore « Lies » valent également le détour pour leur mélancolie ambiante mais ce sont les deux derniers titres du disque qui ont retenu mon attention – « Landslide » et « DJ » – et qui résument exactement ce que j’avais dit plus haut. Le premier durant moins de dix minutes est une incroyable symphonie made in Low, à savoir une lente montée en puissance se terminant en un défoulement sonore caractérisé par les fredonnements bouleversants de Mimi Parker accompagnés d’un riff saturé hypnotique. Le second est tout simplement un atterrissage en apesanteur des plus réussis et des plus poignants.

Plus de 20 ans qu’ils règnent sur la scène du slowcore jeu et ils ne sont jamais en panne d’inspiration. Ones And Sixes est un très bon cru de Low aux multiples textures d’une efficacité remarquable car il se révèle beaucoup au fur et à mesure des écoutes. Et moi comme d’hab, ben je ne suis pas du tout déçu car ils remplissent le contrat avec brio sur ce nouvel opus.

Note: 8/10