Mura Masa – Someday, Somewhere

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Depuis la parution de son premier album Soundtrack To A Death en novembre dernier, tout semble sourire à Alex Crossan, alias Mura Masa. Le beatmaker britannique de 18 ans est désormais dans la cour des grands aux côtés de Kaytranada, Sango, Ta-Ku et autres. Son mélange de hip-hop instrumental, d’electronica cérébrale, de house funky déglinguée et de trap aux grosses basses menaçantes est parvenu jusqu’aux oreilles du prestigieux label Jakarta Records. Le jeune homme continue sur sa lancée avec un premier EP intitulé Someday Somewhere.

Maintenant qu’on a bien appréhendé l’univers de Mura Masa, il suffit d’appuyer sur « Play » et de se faire à nouveau embarquer dans son univers si singulier. C’est donc « Are U There » qui ouvre le bal doucement à mi-chemin entre bass music et électro-pop léchée où les battements de cœur, les pianos et autres synthés et les voix superposées pitchées tantôt autotunées tantôt claires (une spécialité qu’on retrouvera tout au long de l’EP) donnent le ton. Il est suivi de près par la très groovy « Firefly » où la chanteuse neo-soul londonienne Nao dont le timbre de voix rappelle étrangement celle d’Aluna Francis (j’aurai l’occasion de vous parler de son premier EP February 15 un jour…) est conviée sur une production très Kaytranada.

Une autre invitée féminine a répondu présent sur Someday Somewhere et c’est Denai Moore que vous avez surement entendu sur « The Light » de SBTRKT. Ici, elle pose sur la production minimaliste de « Terrible Love » qui va crescendo au fur et à mesure. Alors que l’on se laisse hypnotiser par l’interlude vocale « Your Bones (Intermission) » où on retrouve ces mêmes voix superposées répétant « If I can be your clothes/ I’d hang over your bones/ Every hour of every day », Mura Masa sort l’artillerie lourde sur la trap monstrueuse de « Low » à l’orgue inquiétante conviant le rappeur britannique Jay Prince qui n’a rien à envie aux productions hip-hop US de ces derniers mois. L’autre tuerie de l’EP se nomme « Lovesick Fuck » où les instruments analogiques et organiques s’unissent. Piano, clarinette, synthés, grosses basses, steel drums et autres percussions ainsi que des « I need you, I want you » qui résonnent dans tous les coins répondent à l’appel pour en faire un futur hit en puissance. Assurément son futur hymne après « Lotus Eater ». Ce mini-album s’achève avec « When U Need Me » notable pour son sample de harpe entêtant, ses notes de piano, son petit riff funky, sa rythmique bounce de « Firefly » et ses voix pitchées sont réunis pour en faire un final à la fois festif et nostalgique.

Someday Somewhere confirme le talent de Mura Masa. En s’inspirant de ce qu’a pu faire Jai Paul, Kaytranada, Sango, Ta-Ku ou même Flume, il digère ses influences pour nous servir le résultat final sur un plateau doré. Ce britannique à la créativité débordante n’aura pas fini de nous étonner et c’est pas près d’être fini.

Note: 8.5/10