Disclosure – Caracal

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Vous avez sans doute du carburer à Settle de Disclosure depuis qu’il est sorti. C’était le cas pour moi, je me revois encore écouter, réécouter et re-réécouter ce premier opus sans cesse sans jamais me lasser. Honnêtement qui n’ose pas se passer en boucle des « When A Fire Starts To Burn », « Latch », « White Noise », « You + Me » à l’heure actuelle ? C’est carrément impossible ! Settle était tout simplement une drogue pour moi et je réclame encore ma dose. Les frères Lawrence ont exaucé mes prières car ils remettent une couche avec un second album Caracal.

Avec sa pochette bien féline qui n’a pas plu du tout à SBTRKT et qui a hurlé au plagiat, Disclosure reprend sa recette magique à savoir de l’UK Garage futuriste, des nappes de synthé ondulés et des rythmiques entêtantes qui claquent. Si Settle comptait des guests british (Sam Smith, Alunageorge, Jamie Woon, Jessie Ware, London Grammar…), le duo multiplie son carnet d’adresses sur Caracal car ce sont des guests plus reconnus que nous avons là (The Weeknd, Miguel, Lorde…). J’appuie sur le bouton Play avec impatience et c’est le R&B groovy et suave « Nocturnal » qui ouvre le bal avec donc la sensation PBR&B (R&B pour hipster si vous préférez) du moment, j’ai nommé The Weeknd. Même si ça ne bouge pas autant que « When A Fire Starts To Burn », ça a le mérite de démarrer Caracal en douceur. D’ailleurs, si vous tendez bien l’oreille sur ce « Nocturnal », un petit clin d’œil à « Your Love » du regretté Frankie Knuckles est glissé en scred (sauras-tu le trouver ?).

La seule différence notable sur Caracal, c’est que les beats sont décontractés et le tempo s’est ralenti. Le son est moins house/UK Garage que Settle et donc plus pop/R&B et plus aseptisé. Sam Smith, que je ne présente plus, a répondu à l’appel sur « Omen » sympathique à l’écoute mais fait pâle figure face à l’énorme « Latch ». Le duo de Brooklyn Lion Babe se voit la tâche de succéder à Alunageorge sur « Hourglass » à moitié emballant tandis que l’Australien Jordan Rakei imite parfaitement bien D’Angelo sur le planant « Masterpiece » mais qui manque d’intensité. Détrompez-vous, il y a quand même du bon sur Caracal comme « Willing & Able » avec Kwabs et sa rythmique Dilla-esque, le très surprenant « Magnets » avec Lorde en mode diva ou encore la révélation londonienne de l’année Nao sur le langoureux « Superego ». Si vous voulez un peu du pur son UK Garage, Disclosure vous en sert avec plaisir avec l’efficace « Holding On » avec le jazzman Gregory Porter qui aurait parfaitement trouvé sa place sur Settle tout comme « Echoes » où Howard prend le micro.

J’avais évoqué la disparition de Frankie Knuckles plus haut et il est clair que sa disparition a profondément affecté les frères Lawrence tout comme celle de DJ Rashad. C’est donc pas étonnant qu’ils rendent hommage à la musique ghetto house de Chicago sur le très excitant « Bang That » qui sample le « Pass Out » de 313 Bass Mechanics. Enfin, si vous avez l’édition iTunes Deluxe. Pour la version Deluxe, il faudra se contenter de trois titres supplémentaires dont « Moving Mountains » avec Brendan Reilly et son mélange réussi de R&B et électro. Howard Lawrence pose sur « Molecules » et « Afterthought », les deux titres les moins marquants de cette édition Deluxe. Comme il fallait s’y attendre, Caracal est en dessous de Settle mais reste écoutable, d’une part parce que Disclosure avait placé la barre très haute. En attendant moi, j’ai ma came auditive pour un bon moment et je serai pas prêt d’être sevré.

Note: 7.5/10