Kurt Vile – b’lieve i’m goin down…

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Que serait devenu The War On Drugs si Kurt Vile n’avait pas posé sa patte ? On le sait, le groupe de Philadelphie a connu le succès grâce à lui, jusqu’à ce qu’il quitte la formation afin de se consacrer à sa carrière solo. D’ailleurs, il a du être bien content quand son pote Adam Granduciel et ses compères ont connu l’ascension l’année dernière avec le magnifique Lost In A Dream, ou l’album qui a squatté tous les (et mes) tops des meilleurs albums de 2014. Et ils l’ont bien mérité. Kurt Vile, de son côté, a lui aussi une discographie mémorable avec en tête les excellents Smoke Ring For A Halo en 2011 et Wakin On A Pretty Daze en 2013. Cette année, le bonhomme nous présente son sixième album b’lieve i’m goin’ down…

Selon Kurt Vile, ce nouvel opus est majoritairement écrit de nuit. Il est d’ailleurs bien entouré dans ces douze chansons, à savoir le groupe de blues touareg Tinariwen ainsi que la pétillante Stella Mozgawa, batteuse de Warpaint. Et croyez moi sur paroles, b’lieve i’m goin’ down… regorge pépite sur pépite à cause de cette folk-rock paisible aux accents bluesy à la fois élégante et mélancolique qui nous prend aux tripes. Le titre d’ouverture nonchalant et efficace « Pretty Pimpin », on l’a dans la tête depuis cet été (c’était d’ailleurs mon hymne estival) mais rentre directement dans le panthéon des meilleures chansons du musicien de Philly.

Avec son phrasé à la fois insouciant et songeur comme un certain Bob Dylan, Kurt Vile délivre des compositions parfaitement soignées mené tantôt au banjo (« I’m An Outlaw » aux sonorités bluegrass assumées), tantôt à la guitare acoustique (« All In A Daze Work », « Stand Inside », « Kidding Around ») tantôt au piano (le très attachant « Life Like This ») qui frôlent la perfection. D’ailleurs, les titres dépassant les 6 minutes sont tout simplement les plus réussis de l’opus, à en juger les hypnotiques et rêveurs « That’s Life tho (almost hate to say) », « Wheelhouse » ou encore l’étonnante « Lost my Head there » divisée en deux parties: une première partie enjouée et groovy menée au piano ainsi qu’une seconde partie instrumentale quasi-psychédélique où un vibraphone apparaît et nous emporte dans un voyage sans réel atterrissage. A côté de ces pièces maîtresses viennent s’ajouter des morceaux plus pop à l’image de « Dust Bunnies » et « Wild Imagination » qui ont fait la réputation du bonhomme ainsi que le très bon instrumental « Bad Omens » (morceau le plus court de l’opus ne durant que 3 minutes à peine) qui montrent qu’il est un sacré bon musicien.

En plus des compositions parfaitement bien maîtrisées, la plume introspective et la voix ont été travaillés pour faire de b’lieve i’m goin’ down… un album plus fluide et plus ouvert que d’habitude et on ne s’ennuie pas une seconde. C’est sans prétention que Kurt Vile a signé l’album indie rock de cet automne car il est indispensable et complètement addictif. Et annonce concert: lui et sa bande de The Violators seront au Pitchfork Music Festival à Paris le 30 octobre et on vous suggère de ne pas le louper. Ça promet d’être mémorable tout comme ce nouvel opus.

Note: 9/10