Protomartyr – The Agent Intellect

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Nul ne doutait que l’année 2014 était l’année de Protomartyr. Le quatuor de Detroit a gagné le gros lot avec leur second album Under Color Of Official Right qui était un album post-punk revival bien brut de décoffrage. Avec la tournée qui a suivi, le groupe mené par Joe Casey a gagné en puissance et il y a de quoi. Marchant sur les pas de Joy Division, Gang of Four et autres Interpol, les revoilà bien gonflés à bloc avec un troisième album The Agent Intellect.

En un an, Protomartyr acquiert de plus en plus de maîtrise et de technique pour nous offrir douze nouvelles compositions tranchantes et efficaces. La voix insolente et nonchalante de Joe Casey marchant sur les traces de Mark E. Smith flirte avec les riffs de guitare acidulés et une section rythmique implacable, et le résultat est plus que redoutable. Il suffit d’écouter les tueries comme « The Devil In His Youth », « Boyce Or Boice », « Dope Cloud » ou encore « Cowards Starve » pour se prendre bastos sur bastos. Et le pire, c’est qu’on en redemande.

Contrairement à son prédécesseur, Protomartyr met plus l’accent sur les mélodies et sur les émotions. Le quatuor aime parsemer des mélodies attendrissantes en dépit du mur du son qui est aussi puissant qu’un uppercut en pleine face. Je pense notamment à « Pontiac 87 » aux accents presque new-wave, la démoniaque et somptueuse « Uncle Mother’s » sans oublier les chefs-d’oeuvre riche en tension musicale comme « Why Does It Shake ? » et « Ellen » étant un hommage aux parents de Joe Casey décédés.

La concurrence sera rude sur la scène post-punk en 2015 car on a déjà eu Viet Cong et Ought, et voilà que Protomartyr les rejoint de très près avec The Agent Intellect. Il est clair que le quatuor de Detroit a mis la barre un peu plus haute avec cet excellent troisième opus que l’on peut qualifier d’incendiaire, de mélodique, de furieux, de tout ce que vous voulez quoi. Croyez-moi, ce groupe monte en puissance et pourrait devenir les dignes représentants du post-punk revival des années 2010.

Note: 8.5/10