Fuzz – II

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Si Ty Segall ne sort pas d’albums solo cette année, c’est soit parce qu’il produit pour les autres groupes (comme le second album de La Luz nommé Weirdo Shrine), soit parce qu’il est occupé dans ses nombreux side-projects. Et pour le plaisir de certains, il a ressuscité son groupe de hard-rock psychédélique Fuzz (avec les membres Charles Moothart du groupe GOGGS et Chad Ubovitch du groupe Meatbodies) et nous a même donné un set bien endiablé à Rock en Seine l’été dernier. On a été bien gâtés et on le sera encore plus avec leur nouvel opus sobrement intitulé II.

Appelez ça du garage psychédélique, du proto-metal, du stoner ou du hard-rock si vous voulez mais toujours est-il que Ty Segall et ses deux compères sont prêts à en découdre sur II. Les riffs de guitare sulfureux, les lignes de basse démoniaque ainsi qu’une section rythmique redoutable sont de retour pour notre plus grand plaisir. Fuzz convoque les spectres de Black Sabbath, Led Zeppelin ou encore The Melvins sur des brulôts heavy que sont « Time Collapse Pt. II/The 7th Terror », « Rat Race » (et son excellent solo de clavier), « Pollinate » ou encore « Bringer Of Light » entre autres.

Si Ty Segall officie au chant et à la batterie (comme Jack White dans le supergroupe The Dead Weather) et remarquable avec sa voix nasillarde si particulière, il n’hésite pas non plus à laisser le micro à Charles Moothart notamment sur « Rat Race » et la très prog « Burning Wraith » qui commence de façon acoustique avant de muer vers un magma sonore complètement orgasmique avec ses solos de guitare dévastateurs. Mis à part les titres hard-rock de II, Fuzz diversifie son style allant du garage-punk sur « Red Flag » (titre le plus court de l’album) au rock purement psychédélique sur « Let It Live », l’excellent « Jack The Maggot » et « Say Hello » et s’essaie même à l’instrumental sur le défouloir « Sleestak ». Et le coup de grâce sera le morceau-titre qui clôt l’opus. Pendant 13 minutes, le trio se déchaîne et joue avec les nerfs de l’auditeur avec ses accélérations, décélérations ainsi que les distorsions de guitare qui « fuzzent » dans tous les sens allant du hard-rock au rock psychédélique au fur et à mesure, sans qu’on s’en aperçoive. Du pur génie.

Peu importe les side-projects qu’il accumule ou la carrière solo, Ty Segall (et en l’occurence Thee Oh Sees) finit toujours par nous étonner et par nous mettre une claque et c’est chose vérifiée avec Fuzz. II est un disque passionnant, brûlant qui envoie carrément du bois du début à la fin. Ah ! Et j’ai oublié de dire qu’un prochain album solo de Ty Segall apparaîtra au mois de janvier du nom de Emotional Mugger. Le gars ne s’arrêtera jamais, je vous dis !

Note: 8/10