Ty Segall – Emotional Mugger

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Si il n’y avait pas d’albums solo de Ty Segall en 2015, rassurez-vous, il était bien trop occupé. Cette année-là, il aura produit Weirdo Shrine, second album de La Luz (chronique ici) et aura ressuscité son groupe de proto-metal Fuzz avec l’album II (chronique ici). Donc, pas d’album solo du grand maître du garage-rock californien, mais ne perdez pas espoir. Il rempile avec un huitième album nommé Emotional Mugger qui fait suite au désormais classique Manipulator.

A chaque nouvel album du troubadour californien, on se demande ce qu’il nous a encore mijoté. Et dès les premières secondes, on est tout de suite en terrain connu. Le premier titre « Squealer » vient remettre les pendules à l’heure avec son succulent mélange de garage-rock aux sonorités électro bien saturées avec ses synthés distordus, son riff de guitare à la fois hypnotique et pointu ainsi que la fameuse voix nasillarde du bonhomme. On retrouvera son sequel avec une bonne touche analogique complètement groovy. La suite est du même acabit avec les enflammés « Californian Hills » (ah, ces beaux passages instrumentaux soniques et imprévisibles !), « Breakfast Eggs » et autres « Candy Sam » où l’on retrouve ce que Ty Segall sait faire de mieux: un peu de garage, un peu de psyché, un peu de glam-rock et quelques solos/effets de guitare héroïques pour couronner le tout.

Mais à la différence de Manipulator, Emotional Mugger se veut plus DIY, plus expérimental avec ses nombreuses bizarreries sonores. Surtout vers la fin du disque où on retrouve un jam complètement bordélique du nom de « W.U.O.T.W.S. » où ça part dans tous les sens à cause de ses nombreux collages sonores ou encore la conclusion très expérimenale « The Magazine » qui dévoilerait une nouvelle facette du troubadour. En dépit de tout ça, on retrouve tout de même des titres bien accrocheurs comme le fuzzy « Baby Big Man (I Want A Mommy) » ou encore les plus classiques « Candy Sam » et « Mandy Cream » où Ty Segall fait son job à plein temps convenablement avec un putain de bon gros finish aux solos de guitare orgasmiques à la clé. J’en connais des ingés son qui vont s’en prendre plein la gueule !

C’est sûr, les albums de Ty Segall se suivent et se ressemblent à peu près mais pas tous. Mais Emotional Mugger sera carrément l’OVNI de sa discographie car il est certainement le plus bizarre mais aussi le plus déconcertant à écouter. Mais une fois palpé, c’est une sacrée dose d’originalité qui se dégage qui pourrait inaugurer de nouvelles choses pour le Californien même si il n’atteint les sommets de son prédécesseur, par exemple.

Note: 7.5/10