Chairlift – Moth

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A chaque fois qu’on entendra Chairlift, on pensera toujours à la pub pour l’iPod qui illustre leur cultissime « Bruises » extrait de leur premier album Does You Inspire You ? en 2008. Pourtant, le duo synthpop de Brooklyn c’est bien plus que ça, la preuve avec leur excellent second album Something paru en 2012. Caroline Polachek et Aaron Pfenning continuent leur mue avec leur troisième album sobrement intitulé Moth et basculent tous les codes de l’électro-pop.

A l’image de la pochette, ce troisième disque voit Chairlift se muer musicalement et n’a pas peur d’entrer dans des terrains plus pop. Après une introduction énigmatique « Look Up », voilà que les New-Yorkais envoient un premier missile « Polymorphing » groovy à souhait avec ses cuivres smooth ainsi que la voix soulful de Caroline Polachek à rendre gaga plus d’un. « Romeo », quant à lui, est plus punchy frôlant le jungle quoiqu’un peu répétitif mais on préférera largement le single efficace « Ch-Ching » (co-produit par Robin Hannibal de Rhye) aux hi-hats infectieux où le duo assume à fond le fait qu’ils peuvent faire du R&B pur et dur quand ça leur chante. Ah bah oui, à force de fricoter avec Beyoncé, voilà ce qui arrive, hein !

A côté des petites bombes dancefloor comme la house « Moth To The Flame » ou encore les influences funk de « Show U Off » avec son rythme rappelant dangereusement « Put Your Hands Where My Eyes Could See » de Busta Rhymes, Chairlift possède toutes les cartes en main et arrive à nous toucher par son art. Le gros atout de Moth, c’est la voix divine de Caroline Polachek qui sait se montrer touchante et vulnérable sur la sublime « Crying In Public » ou encore sur le refrain d' »Unfinished Business » aux rythmes militaires même si ici elle a tendance à en faire un petit peu trop. Parce que quoi qu’on dise, Chairlift n’a pas froid aux yeux et sait prendre des risques à bon escient quitte à déranger quelque peu l’auditeur notamment sur des titres plus expérimentaux comme « Ottawa To Osaka » à la rythmique irrégulière et l’excellente et étrange conclusion « No Such Thing As Illusion ».

Voilà donc de la pop élégante digne que nous sert Chairlift sur Moth. C’est peut-être leur album le plus raffiné à ce jour qui va leur permettre de connaître un parfait envol et qui promet de bonnes choses pour la suite.

Note: 8.5/10