Tuff Love – Resort

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Ça faisait un petit bout de temps que Tuff Love était dans les circuits mais j’avais décidé d’attendre leur premier album pour parler d’eux aujourd’hui. C’est un trio venu tout droit de Glasgow et composé de Julie Eisenstein (chant, guitare), de Suse Bear (chant, basse) et d’Iain Stewart qui est également batteur du groupe local The Phantom Band. Vacillant entre indie rock des années 1990, twee pop et noise pop, le trio avait sorti 3 EPs Junk, Dross et Dregs dans le passé et bien on les retrouve dans un tout premier album intitulé Resort.

Ça aurait pu ressembler à une compilation foutraque d’EPs mais Resort est en réalité un album abouti et cohérent faisant parfaitement ressortir tout le savoir-faire du trio. Le gros point fort de ce premier album, c’est de retracer la chronologie de l’évolution de la musique de Tuff Love avec des premiers titres courts, efficaces et accrocheurs avec « Sweet Discontinent », « Flamingo » ainsi que « Penguin » (les cinq premiers titres de l’opus ne dépassant pas les 3 minutes constituent l’EP Junk paru en mai 2014) qui font transparaître une urgence et une fougue juvénile séduisante.

Le second EP Dross (sorti en février 2015) s’ouvre avec le très froid mais entêtant « Slammer » aux refrains bien noisy suivi du très bon défouloir punk « That’s Right » ou encore de l’excellent « Sebastian » aux allures plus power-pop. Comparé à l’EP précédent, Tuff Love a un peu plus étoffé son son pour rendre le tout accessible et sans fioriture. Mais le troisième EP Dregs frôle la perfection car le trio ouvre son large éventail d’influences en allant jusqu’au surf sur « Duke » et « Threads » où les voix monocordes et harmonieuses du tandem Eisenstein/Bear envoûtent l’auditeur. Les titres de ce troisième EP sont plus savamment orchestrées et construites, et cela se ressent sur l’énergique « Crocodile » ou encore les deux derniers titres qui dépassent pour la première fois les 4 minutes « Amphibian » et « Carbon » plus bouleversantes et plus aériennes qu’à l’accoutumée.

La bonne recette qui fonctionne chez Tuff Love, c’est deux voix féminines hypnotiques et aériennes, des riffs de guitare tranchants, une section rythmique calibrée ainsi que des mélodies entêtantes et acidulées. Resort permet d’établir un bilan dans la musique de Tuff Love passant d’une fougue juvénile à une maturité insoupçonnable dans leurs compositions. Les Ecossaises nous ont livré un parfait CV musical avec leurs 3 EPs qui suivent en réalité une parfaite cohésion.

Note: 8/10

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