Guided By Voices – Please Be Honest

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« Ça s’en va et ça revient » ou « Un petit tour et puis s’en vont », ces deux phrases résument bien Guided By Voices. Le légendaire groupe indie rock de Dayton aura été une grande référence pour les jeunes groupes à l’avenir grâce à une grosse discographie en béton et des titres mythiques. Le groupe se séparera en 2004, se reformera en 2010 avant de se re-séparer en 2014… Pour revenir deux ans plus tard avec le 22ème album nommé Please Be Honest.

Ce nouveau disque se veut être un retour aux sources où Guided By Voices carburait au lo-fi. Enfin, pas vraiment du Guided By Voices mais plutôt Robert Pollard, le leader du groupe, qui joue de tous les instruments sur ce Please Be Honest. Les quinze compositions ultra-courtes ne dépassent pas les 3 minutes (sauf pour « The Grasshopper Eaters » aux arpèges hypnotiques de guitare acoustique et le micro mal-branché de Pollard) et vont droit au but comme « My Zodiac Companion » au refrain fédérateur, « Come On Mr. Christian » et autres « Glitering Parliaments » avec ses distorsions de guitare jouissifs. Il n’y a pas de doutes, c’est du Guided By Voices…sans ses quatre autres acolytes.

Soyons honnêtes deux minutes, ce nouveau disque ressemble plus à un album solo qu’à un nouvel album du groupe de Dayton. Le fait que Robert Pollard soit aux commandes tout seul a beau être salutaire mais le résultat final souffre de pas mal d’handicaps: pas de prouesses guitaristiques de Tobin Sprout et de Mitch Mitchell, pas de lignes de basse malicieuses de Greg Demos et pas de sens de rythme de la part de Kevin Fennell non plus. On comprend la volonté de Robert Pollard d’explorer de nouveaux horizons tout en restant lo-fi mais certains titres donnent un goût d’inachevé (« Unfinished Business ») ou sont souvent sans queue ni tête (les deux notes de piano de « Sad Baby Eyes » qui durent que 30 secondes par exemple ou encore le riff saccadé et répété de « Nightmare Jamboree »). Et il y a de quoi se mordre les doigts mais tout n’est pas à jeter non plus, il y a tout de même de bonnes idées comme les fougueuses « The Carterpillar Workforce » et « Hotel X (Big Soap) » (si on enlevait ses dernières secondes inutiles), les acoustiques « I Think A Telescope » et « Defeatist’s Lament » ou encore « Eye Shop Heaven ».

Est-il nécessaire de poursuivre longtemps sur ce nouveau Gui… Robert Pollard ? Non mais par simple curiosité. Ceci dit, il se classe aisément parmi les nombreux disques qu’a sorti le groupe entre 2012 et 2014 mais amputé des quatre autres membres. On aurait préféré voir le groupe au grand complet car ce Please Be Honest (que 33 minutes au final) donne un bon goût amer. Et le plus triste dans tout ça, c’est que des jeunes novices comme Will Toledo (Car Seat Headrest) ou Alex G réussissent mieux dans ce domaine que le vétéran Pollard. Espérons toutefois un prochain opus plus maîtrisé et digne de ce nom.

Note: 5/10