School Of Seven Bells – SVIIB

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Bon que je vous explique un peu ce qui s’est passé sur la planète School Of Seven Bells. Le groupe new-yorkais, composé d’Alejandra Deheza, sa sœur Claudia et du musicien multi-instrumentiste Benjamin Curtis, a connu une trajectoire musicale plus que respectable avec deux très bons albums Alpinisms en 2008 et Disconnect From Desire en 2010. Suite à cela, Claudia Deheza quitte le groupe et les deux membres restants publient un troisième album Ghostory en 2012 qui fut une petite déception par rapport à ses deux prédécesseurs. Malheureusement, Benjamin Curtis considéré comme étant le cerveau du groupe a été diagnostiqué d’un cancer rare nommé lymphome T cutané en 2013 et il succombera en décembre 2013. Durant cette période, lui et son acolyte Alejandra auront été très productifs en enregistrant une quantité suffisante de chansons. Trois ans plus tard, ces nouveaux morceaux voient enfin le jour via l’ultime album du groupe SVIIB comprenant la participation de Justin Meldal-Johensen qui complète la production.

Ce qui est clair dès le départ, c’est que Benjamin Curtis est largement impliqué dans cet opus malgré ses forces restantes. Sa patte reste intacte et est reconnaissable entre mille, ce qui est un soulagement pour les aficionados du groupe (qui ne se résume qu’Alejandra aujourd’hui). Des titres enjoués et envoûtants comme « Ablaze », « On My Heart » ou encore « Open Your Eyes » donnent le ton et tissent un lien parfait entre shoegaze, dream pop et synthpop avec des loops vocaux saugrenues et la voix sensuelle et hantée d’Alejandra Deheza donnant une saveur particulière à cet opus.

Je m’attendais à un disque bien badant mais il en est autrement. Après bien sûr, Alejandra et feu Benjamin s’autorisent quelques beaux moments de spleen comme les solennels et éthérés « Elias » et « Signals » où la demoiselle s’apprêtait à faire définitivement ses adieux à son camarade bien avant l’heure. Et puis d’ailleurs, sa sœur Claudia est passée faire un tour pour co-écrire la très rythmée « Music Takes Me », la réunion entre les trois était imminente. La fin de l’opus sonne comme la fin d’une ère avec les quasi-prophétiques « Confusion » et « This Is Our Time », un peu comme si School Of Seven Bells clôturait définitivement leurs aventures sur une note plutôt sereine.

Terminer un disque posthume n’est pas chose aisée mais on peut saluer le courage d’Alejandra Deheza d’être allé au bout de l’épreuve. Malgré ses petits défauts (comme les sonorités surfaites de « A Thousand Times More »), SVIIB raconte tout simplement l’histoire du groupe et ses petites anecdotes et beaux souvenirs sans plonger dans le pathos. Cet ultime disque le plus touchant de leur carrière gardera sa saveur particulière à tout jamais. Bon vent !

Note: 8/10