King Gizzard & The Lizard Wizard – Nonagon Infinity

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Avec King Gizzard & The Lizard Wizard, on aura tout fait. On aura bougé la tête avec In Your Mind Fuzz, on aura plané sur le trop complexe et décousu Quarters ! (chronique ici), on aura tombé en enfance sur le tout mimi Paper Mâché Dream Balloon (chronique ici). Alors forcément chaque album qui sort tous les 6 mois est une surprise de la part de Stu Mackenzie et ses acolytes. Reste à savoir ce qu’ils nous réservent pour Nonagon Infinity.

Ici, King Gizzard & The Lizard Wizard revient aux bases et nous offre neuf tueries de garage-rock psychédélique brûlant et oppressant. Nonagon Infinity porte bien son nom car il s’agit d’un polygone qui possède neuf branches mais qui se développent à l’infini. Ainsi, ce nouvel opus possède plusieurs caractéristiques: chaque morceau est en réalité emboîté dans la chanson précédente et suivante et pour le coup, le dernier titre est reliée au tout premier titre. Ingénieux tout ça. Essayons de passer en revue les neuf morceaux qui n’en font en réalité qu’un.

Tous les titres sont ultra-énergiques et ultra-dynamiques dopés aux riffs de guitare sulfureux riches en distorsions et delay qui agissent sur le même dispositif rythmique avec en prime des rythmiques rapides, costaudes et furieuses menées à la batterie sans oublier ses passages d’harmonica fuzzy. Du premier titre incendiaire « Robot Stop » au dernier titre robuste « Road Train », on a l’impression d’écouter le même titre en boucle sauf que les mélodies se superposent au fur et à mesure sans qu’on s’en rende compte. On assiste à une bonne séance d’hypnose avec ses voix car on retrouve les mêmes gimmicks et les mêmes structures sur quasiment presque tous les morceaux. Excepté sur la petite ballade « Mr. Beat » qui vient ralentir la cadence quelque peu avant de repartir de plus belle avec les infernaux « Evil Death Roll ». Et si vous êtes un puriste de King Gizzard & The Lizard Wizard, vous aurez noté des petits clins-d’oeil à leurs travaux passés notamment sur « Robot Stop » qui reprend certains aspects de « Hot Water » extrait d’In Your Mind Fuzz et « Wah-Wah » qui ressemble étrangement à « The River » extrait de Quarters ! Ingénieux, on vous dit.

Avec Nonagon Infinity, King Gizzard & The Lizard Wizard pousse l’exercice de style un peu plus loin. Le septuor australien pousse le vice hyper loin en nous proposant un disque hyper-complexe et hyper furieux sous stéroïdes qui nécessite plusieurs écoutes pour capter le génie du truc. Là où il est dur de se renouveler pour un groupe de garage-rock psychédélique lambda, Stu Mackenzie et sa bande tentent de nouvelles expériences complètement hors du commun. Et cette phrase n’est que le début de ma chronique mais vous n’êtes pas censé savoir.

Note: 8/10