Avec ses deux excellents albums – The Magic Place en 2011 et Nepenthe en 2013 – Julianna Barwick s’est fait une place à part entière grâce à son mélange de dream-pop et d’ambient. Avec sa voix floue et multipliée à l’infini et ses orchestrations éthérées et mélancoliques, elle a tout pour nous faire voyager jusqu’à l’au-delà. Et elle continue ses contemplations mystiques sur son troisième album Will enregistré l’année dernière de New York à Portugal, en passant par la Caroline du Nord.
Les voix se superposent et forment une symphonie bouleversante si l’on prend en compte également ses instruments de prédilection (piano, violons, claviers). Soyez prêts à assister à une messe poignante et rêveuse avec « St. Appolonia » avec son violoncelle tremblant, « Nebula » ou encore les envolées pianistiques de « Bleached » et de « Heading Home ». L’ensemble est tout simplement envoûtant tant il donne l’impression que l’on flotte sous l’eau à cause de son atmosphère planante et cristalline. Si on fait l’exception pour la conclusion synthpop de « See, Know » qui vient nous remettre les pieds sur terre.
Bien entendu, ce Will ne sera pas possible sans ses compagnons de route, à commencer par Maarten Vos au violoncelle, James Ingalls à la batterie qui donnent plus d’ampleur à ces neuf compositions élégantes. Sans oublier Mas Ysa qui vient prêter main forte aux harmonies vocales spectrales de la demoiselle à deux reprises: « Same » et « Somewhere ». L’apparition de ces nouvelles recrues permet à Julianna Barwick de tutoyer à nouveau les sommets et avec Will, on est en plein dedans. A chaque écoute de cet opus, on explore de nouveaux recoins magiques et angéliques. Tel est le pouvoir de séduction de l’artiste.
Note: 8/10