Emily Jane White – They Moved In Shadow All Together

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En quatre opus, Emily Jane White est devenue un sacré mystère de la scène indie folk de ces dernières années. La chanteuse/guitariste/pianiste californienne hypnotise son auditeur à chacune de ses sorties et elle ne compte pas en rester là surtout avec son cinquième opus They Moved In Shadow All Together toujours aussi glacial et intimiste.

Enregistré à Bordeaux, ce nouvel album voit l’occasion pour la demoiselle de parler de différents sortes de traumatismes. Ainsi, elle n’hésite pas à dégainer lorsqu’il s’agit de dénoncer le racisme et les brutalités policières sur le très dense « The Black Dove » ou encore les violences infligées aux femmes sur « Womankind ». Sur ses deux titres représentatifs de l’opus, son interprétation nous interpelle directement comme si on assistait directement aux différentes scénettes. Ceci a le don d’accentuer l’authenticité de son oeuvre personnelle et touchante notamment sur le bouleversant « Moulding » où la Californienne se met à nu et nous invitent dans son jardin secret.

En dépit de tout cela, Emily Jane White possède toujours sa voix enivrante de velours sans oublier ses harmonies vocales presque pastorales sur des magnifiques comptines folk habitées telles que « Frozen Garden », « Pallid Eyes » ou encore « Nightmares On Repeat ». On peut aussi diviser They Moved In Shadow All Together en deux car si les premières chansons sont axées guitare/voix, les derniers morceaux gravitent autour d’un piano glacial (« The Ledge », « Hands », « Antechamber ») si, en plus, on prend également en compte la participation de Nick Ott à la batterie et de Shaw Alpay à la basse et au violoncelle. Une fois de plus, on est touché par son art.

En définitive, They Moved In Shadow All Together est un nouveau chef-d’oeuvre de la part d’Emily Jane White. Il suffit des compositions épurées, des arrangements cristallins et un thème plutôt percutant pour éveiller à nouveau la sensibilité et les émotions en nous. La Californienne joue avec les contrastes comme avec les ombres entre la légèreté de sa musique et la gravité des propos, et c’est pour cette raison que l’on s’attarde sur son oeuvre majestueux.

Note: 8.5/10