James Blake – The Colour In Anything

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Radiohead avait cassé les internets grâce à leur coup de com’ autour de la sortie d’A Moon Shaped Pool. Tout le monde avait les yeux et les oreilles rivées sur le quintet d’Oxford qu’on a carrément oublié James Blake. Le prodige britannique a décidé d’opter pour la même stratégie que le groupe en sortant un troisième album surprise nommé The Colour In Anything, faisant officiellement suite à Overgrown deux ans plus tôt.

Ce troisième opus marche sur les mêmes pas que ses prédécesseurs, c’est-à-dire une poésie astrale à mi-chemin entre post-dubstep et électro-soul à la fois câline et introspective. Le premier titre « Radio Silence » bien connu depuis des lustres plante le décor de The Colour In Anything mais nous touche toujours autant par ces boucles hypnotiques et la voix terrassante du britannique. Ça promet d’être un voyage fort en sensations en tous genres où il nous confie ses problèmes de cœur (parenthèse gossip: il s’est récemment séparé de Theresa Wayman, chanteuse/guitariste du groupe Warpaint).

Que ce soit les beats suffocants de « Points », le dansant « Timeless » ou encore « Choose Me » ou les instants plus intimistes comme « Put That Away And Talk To Me », « Noise Above Your Head » ainsi que « Waves Know Shores » aux allures gospel, James Blake sait comment jouer avec nos émotions comme sur la complainte piano-voix de « f.o.r.e.v.e.r. ». The Colour In Anything fonctionne comme une montagne russe émotionnelle où l’on passe de l’euphorie (la surprenante et dynamique « I Hope My Life (1-800 Mix) » aux sonorités 80’s) à la mélancolie en moins de deux. Et pour couronner le tout, il n’hésite pas à faire appel à Justin Vernon sur l’élégiaque « I Need A Forest Fire » ainsi qu’à Frank Ocean (WESH MAIS SORS TON ALBUM BORDEL !!!!!!!) qui co-écrit le sublime « My Willing Heart » aux allures jazzy et son sample vocal féminin ainsi que le renversant « Always ».

Une fois de plus, James Blake maîtrise son art sur le bout des doigts avec The Colour In Anything. En 17 titres et moins d’1h20 de musique, le Britannique nous entraîne à nouveau dans son intimité qui est aussi bien complexe et fragile que dans ses compositions.

Note: 8.5/10