Steve Gunn – Eyes On The Lines

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Injustement méconnu en France, Steve Gunn suit pourtant les mêmes pas que Kurt Vile et autres Kevin Morby. Comme ses contemporains, le musicien originaire de Brooklyn fut pourtant membre du groupe The Violators, groupe affilié à Kurt Vile justement, avant de tracer sa route avec une poignée d’albums solo comme Time Off en 2013 ainsi que Way Out Weather en 2014, élu meilleur album folk de l’année par Mojo. Il n’y a aucune raison pour que vous passiez à côté de Eyes On The Lines, le septième album du bonhomme cette année (mais son premier album sous le label Matador).

Inutile de vous préciser que Steve Gunn, comme les artistes que j’ai cité plus haut, possède une grande affection pour le folk-rock des années 1970 et Eyes On The Lines n’en fait pas exception. Emmené par les très accrocheurs « Ancient Jules » et « Full Moon Tide » ainsi que les épopées country-folk basiques de « The Drop » et « Night Wander », on est bien préparé à un entraînant voyage musical résolument Americana. Les guitares électriques sont de sortie mais se superposent afin d’hypnotiser l’auditeur, les neuf compositions sont limpides et s’enchaînent avec une fluidité remarquable.

Il est aussi important de souligner le chant de Steve Gunn qui gagne de plus en plus en assurance notamment sur « Conditions Wild » où il prend des airs de feu Jim Morrison. Mais pas seulement au niveau du chant, les arrangements subtils sont à souligner comme le bien-nommé « Nature Driver » résolument bucolique qui vous donneront envie de rouler dans l’herbe, l’épopée psychédélique fascinante de « Park Bench Smile » ainsi que la conclusion dantesque qu’est « Ark » qui synthétise parfaitement l’ode à la méditation et au voyage de ce Eyes on The Lines.

Ce septième opus est tout simplement le plus pointu, le plus peaufiné et le plus sophistiqué de toute sa discographie. Ayant comme principale source d’inspiration le voyage, Steve Gunn nous a emmené dans des destinations inconnus mais résolument paisibles. La scène indie folk américaine s’apprête à accueillir un nouveau prodige surdoué et hyper-productif et il mériterait un peu plus de reconnaissance et on espère que tous les yeux soient rivés sur lui.

Note: 8.5/10