BADBADNOTGOOD – IV

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Avec ses trois excellents albums, BADBADNOTGOOD est devenu le groupe avec qui il faut collaborer pour être sur d’avoir du succès de nos jours. Le groupe de jazz/hard-bop instrumental a été convié par le rappeur Ghostface Killah pour son album Sour Soul l’an dernier et a pour le coup grimpé en termes de popularité. Cette année, ils nous dévoilent leur quatrième volet de leurs folles et passionnantes aventures musicales.

Matthew Tavares (piano), Chester Hansen (basse), Alex Sowinski (batterie) ainsi que le nouveau venu Leland Whitty (saxophone, violons, guitare) reprennent là où s’est arrêté III, c’est-à-dire un jazz instrumental résolument cinématographique aux ambiances tantôt polar tantôt technicolor. Les premiers titres « And That Too » et « Speaking Gently » avec son orgue hypnotique plantent parfaitement le décor et nous promettent un voyage musical aussi bien mystique que passionnant. Passionnant comme le sequel de « Confessions » avec la participation du saxophoniste Colin Stetson pour un résultat jazz-rock des plus furieux ou encore les ambiances bien prenantes de « Chompy’s Paradise » et « Structure no. 3 » digne d’un film d’espionnage des années 1970.

Bien entendu, ce quatrième volet n’est rien sans ses invités et il faut dire qu’ils remplissent le contrat avec brio. Sam Herring, leader du groupe Future Islands, brille de mille feux sur le mélancolique « Time Moves Slow », Kaytranada vient prêter main forte au quatuor canadien en jouant de la CCS60 sur le futuriste et intrigant « Lavender » tandis que le rappeur Mick Jenkins vient rajouter un bon coup de pression avec son flow sur le glaçant « Hyssop Of Love ». Mais l’invité qui se démarque, c’est bien sur Charlotte Day Lewis qui vient apporter un beau rayon de soleil parmi cet ambiance nuageux et orageux de IV avec la soul déchirante de « In Your Eyes ».

En résumé, IV est l’album le plus éclectique de BADBADNOTGOOD et n’hésite pas à avoir recours aux sonorités synthétiques à l’occasion. On ressent toutes les influences du quatuor de Toronto (jazz, hardbop, hip-hop, soul, musique psychédélique…) pour en faire une oeuvre audiovisuelle où l’on s’imagine des dizaines de scénarios dans la tête. A écouter en fond sonore aussi bien lors d’une soirée détente entre amis que chez soi.

Note: 8/10