Big Thief – Masterpiece

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Attention, voici une des découvertes de l’année ! Voici Big Thief, un quatuor indie rock venu de Brooklyn et est composé d’Adrienne Lenker (chant, guitare) qui avait déjà sorti un album solo Hours Where The Birds, Buck Meek (guitare), Max Oleartchik (basse) et James Krivchenkia (batterie). Ils n’ont pas sorti d’EPs ou de 7″ et sont directement signés sur le label Saddle Creek qui était séduit par leur musique prenante et authentique. Le groupe vient casser la baraque avec un premier album nommé Masterpiece produit par Andrew Sharlo, mais l’est-il vraiment ?

Ce qui vaut l’intérêt de ce premier opus, c’est tout simplement la voix pleine d’émotions et de sensations d’Adrienne Lenker sans compter ses textes traitant du « processus de domestication de la douleur, de la perte et l’amour, tout en se laissant simultanément aller, se regarder dans les yeux à travers ceux d’un autre, et être d’accord avec l’inéluctabilité de la mort » selon la principale intéressée. Et il n’y a pas à dire, on fait véritablement attention aux paroles de la chanteuse à cause de son interprétation plus que touchante. Passée l’introduction folk lo-fi nommée « Little Arrow » déboule les décharges soniques tonitruants et enragés que sont « Masterpiece » et « Real Love » qui traite de violence conjugale («Having a bad week ?/Let me touch your cheek/I will always love you/Having your face hit/Having your lip split/By the one who loves you.»). Attention, ça déménage fortement.

Big Thief joue parfaitement avec les contrastes musicalement parlant, partageant entre compositions indie rock effrénées (le fuzzy « Interstate » ainsi que les distorsions de guitare bien stressants en plein milieu de « Humans ») et ballades indie folk paisibles teintées d’une forte mélancolie (« Lorraine », « Velvet Ring », « Randy ») parfois même poppy sans jamais tomber dans la niaiserie ou le putassier comme « Vegas » et « Paul ». Le quatuor semble avoir tout appris de leurs influences (Sharon van Etten en l’occurrence) pour nous offrir des moments de splendeur, à l’exception peut-être de « Animals » qui est un peu trop tiré par les cheveux mais ne pose pas réellement de problème.

Alors Masterpiece un vrai masterpiece ? Ce qui est véridique, c’est que Big Thief a réussi à s’imposer dans le game avec un premier opus passionnant qui prend aux tripes grâce à son honnêteté et à sa sincérité émotionnelle grâce aux textes sombres mais réalistes d’Adrianne Lenker et aux arrangements toujours aussi bien ciselés. Ce premier album est à se mettre sous les oreilles impérativement pour tout amateur d’indie rock qui se respecte.

Note: 9/10

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