Vaudou Game – Kidayu

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« J’suis pas content ! J’suis pas content ! Je ne veux plus ça ! Dors pas la nuit, beaucoup de bruit, pipi au lit, je ne veux plus ça ». C’est peut-être le refrain le plus catchy que j’ai pu entendre ces deux dernières années, et il s’agit de Vaudou Game. Le nouveau projet musical mené par Peter Solo avait fait fureur en 2014 presque jour pour jour avec un premier album irrésistible du nom d’Apiafo. Etes-vous prêts à être ensorcelé à nouveau par la magie noire afro-funk de nouveau ? Bah tenez-vous prêts car avec Kidayu (« partage » en mina, langue togolaise), on est à nouveau servis.

Pas d’évolution particulière par rapport à Apiafo, on retrouve du Vaudou Game tout craché. C’est-à-dire de l’afro-funk bien énergique aux claviers analogiques, ses rythmes ultra-dansants et funky ainsi que ses cuivres bien orchestrés et tu parles d’un programme ! Dès le début, on n’est pas là pour rigoler car « Natural Vaudou » et « Chérie Nye » (« Je passe les matins pour acheter le pain ») se chargeront de faire bouger votre popotin. Peter Solo virevolte entre français, anglais et mina et puise son inspiration du côté de la musique béninoise avec des grands représentants comme le Tout-Puissant Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou ainsi qu’El Rego et ça fait son effet sur Kidayu.

Bien entendu, les inspirations vaudou ne sont jamais très loins et on s’imprègne facilement de cette ambiance sur les tubesques « La vie, c’est bon », « On se pousse » résolument rumba ou encore « La dette » qui mettront d’accord pas mal de monde. Un peu comme sur son prédécesseur, en fait. D’ailleurs, on y décèle pas mal de ressemblances à « Pas contente » comme sur « Elle décide » et « Revolution » et ça saute aux yeux. Mais bien évidemment, il y a tout de même des titres qui se démarquent sur Kidayu comme la ballade bluesy de « Lonlon » qui est le seul moment calme de l’opus ou la conclusion profondément humaniste de « Locataire » où Peter Solo s’essaie au spoken-word en délivrant un message fort en espoir: « Restons humains, tous des locataires ici, rien nous appartient. Locataires de la planète, locataires de la vie. Danse, chante, souffle, souffle le vent ! ».

Au fond, rien n’a changé depuis Apiafo et Vaudou Game reste fidèle à son style, c’est certain. Au milieu de la musique d’une énergie contagieuse et d’un groove infectieux se cache un artiste n’ayant pas peur de transmettre des messages percutants mais réalistes sans qu’on s’en aperçoive vraiment. Un peu comme la magie vaudou, en fait.

Note: 7.5/10