Ruppert Pupkin – Run

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Vous devez sûrement ne pas vous en rappeler mais Ruppert Pupkin fut lauréate du concours SFR Jeunes Talents de 2011 après avoir publié un premier EP paru l’année précédente. Oui, ça nous paraît lointain tout ça et pourtant la Parisienne persiste à se faire entendre malgré tout. Il aura fallu cinq ans après cette récompense pour sortir un premier opus intitulé Run afin de rentrer dans la cour des grands coûte que coûte.

Emmanuelle Destremau, auparavant actrice et réalisatrice française, a décidé de se lancer dans sa nouvelle passion: la musique. Et à l’écoute de ce Run, on sent que la parisienne est une grosse fan de musique avec un grand M. Impossible de ne pas évoquer les influences de Beth Gibbons sur le titre d’ouverture sensuel mais fragile qu’est « Save U » ainsi que le plus rythmé « Take Care ». Mais pas que, on y décèle aussi des sonorités que n’auraient renié PJ Harvey  et Shannon Wright sur « Visions », le rageur « Everynight » avec son excellent riff de guitare ou même le touchant « O My Dead » où sur fond d’arpèges de guitare entêtants, les paroles de la demoiselle sont très faciles à retenir (« O my dead, o my dead, o my dead, o my dead, all of my dead friends speak in my head »).

Malgré toutes ses influences qui se font facilement ressentir, il y a tout de même quelque chose d’assez théâtral aussi bien dans la voix envoûtante de la demoiselle que dans les compositions obscures faisant toutefois rentrer quelques faisceaux de lumière. Alors bien sur, le fait qu’elle soit actrice et réalisatrice n’aide pas vraiment mais toujours est-il que Ruppert Pupkin arrive à nous envoûter dans son univers sombre et torturé. Mentionnons tout de même de bonnes trouvailles comme le duo avec son producteur Pygmy Johnson sur « Voodoo Doll », les arrangements de cordes dramatiques de « How Many Lives » ou encore la conclusion lancinante de « Stay » où elle brille de mille feux.

Au final, Run est un premier album cohérent et irrésistible où l’on plonge dans des eaux obscures sans jamais en sortir. Ruppert Pupkin a tout appris de ses influences et de ses origines pour nous emmener dans une autre dimension parallèle avec sa voix aérienne et ses compositions cinématographiques et il est inutile de courir pour s’y échapper.

Note: 7.5/10

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