Wax Tailor – By Any Beats Necessary

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Et bien, c’est dire qu’on l’attendait cette nouvelle livraison de Wax Tailor. Et autant vous dire que le patron de la scène trip-hop française était bien occupé depuis son dernier album conceptuel Dusty Rainbow From The Dark paru en 2012. Une tournée avec le Phonovisions Symphonic Orchestra qui s’est suivi d’un album live en 2014 qui s’est étendu jusqu’en Outre-Atlantique où il s’est bien fait remarquer. Le voilà dans de beaux draps désormais et maintenant qu’il s’est fait sa propre vision de l’Amérique, il nous offre son road-trip musical intitulé By Any Beats Necessary (inutile de vous rappeler la référence, vous la connaissez tous).

Comparé à ses prédécesseurs, ce cinquième album est le plus court de la discographie de Wax Tailor mais qu’importe, la qualité est toujours au rendez-vous. Une voix masculine nous souhaite la bienvenue et est ravi de partager ce road-trip musical avec nous. On retrouve toujours ce hip-hop old school tantôt mélancolique tantôt farfelu aux samples vieillots toujours aussi raffiné et scratchs virevoltants de dialogues en anglais et en mono (qui aura inspiré pas mal de beatmakers comme L’Orange, par exemple) et aux sonorités venus d’ailleurs comme le blues énergique de « I Had A Woman », une influence musicale inédite pour le grand monsieur. Plus loin, on retrouve « Ecstasy » qui ferait office de bande-originale d’un film d’espionnage, les sonorités asiatiques de « Clock Tick » ainsi que le conventionnel « Diggin’ Saloon » qui est du Wax Tailor pur jus.

Mais que serait un album de Wax Tailor sans ses invités ? Encore une fois, ils remplissent le contrat avec brio. Et même si on ne retrouve pas ses fidèles compagnons A.S.M. ni la rappeuse Voice, on retrouve pas mal de bonnes surprises. A commencer par le légendaire Ghostface Killah qui ne perd jamais en efficacité sur le terrible « Worldwide », le grand Tricky accompagné de Charlotte Savary sur le trip-hop suave qu’est « Bleed Away » emprunté de sonorités Western ou encore le crooner soul Lee Fields qui donne des frissons sur le magnifique « The Road Is Ruff ». A côté de ses grands noms, il y a les posse-cuts percutants de « Back On Wax » avec Token, A-F-R-O et le vétéran R.A. The Rugged Man ainsi que de « The Chase » avec Raashan Ahmad et Mattic mais celle qui s’est fait remarquer, c’est bien entendu la révélation parisienne IDIL qui nous ensorcele sur « For The Worst » qui aurait pu figurer sur la BO de Kill Bill mais aussi sur le sensuel « Buckwild ». Et la qualité est toujours aussi constante sur ce road-trip venu tout droit du Sud des Etats-Unis.

Second album conceptuel et seconde réussite pour Wax Tailor donc. Le beatmaker français nous offre sa propre vision du rêve américain sans jamais renier ses origines et redessine des reliefs et des paysages sonores toujours aussi riches en émotions et en sensations en tous genres. Ce n’est pas pour rien qu’il est devenu la référence en matière de trip-hop à la française.

Note: 8.5/10