Conor Oberst – Ruminations

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Décidément, on ne sait plus sur quel pied danser avec Conor Oberst. Le natif de Nebraska jongle entre différents side-projects: Bright Eyes, Monsters of Folk (dont on attend toujours un second album), son ancien groupe de hardcore punk Desaparecidos s’est reformé et a balancé un second opus Payola qui a décrassé nos tympans comme il se doit (chronique ici) et bien sur sa carrière solo. Et cette année, le jeune homme revient aux sources et nous propose un septième album solo Ruminations faisant suite à Upside Down Mountain.

Fini les aspects indie folk sentant le Laurel Canyon de son album précédent ou encore le punk engagé et enragé de Desaparecidos, place à un Conor Oberst introspectif et minimaliste qui se livre à nous à travers cette nouvelle livraison qui fut composé et enregistré en 48 heures. L’auteur-compositeur-interprète ne se munit, comme le montre la pochette, d’un piano ou d’une guitare et d’un harmonica et ça donne des ballades crève-cœur comme « Tacycardia », « Gossamer Thin » ou encore « Counting Sheep ».

Les raisons pour laquelle on a affaire à un disque intimiste, c’est parce que Conor Oberst fut hospitalisé pour une laryingite et ses nombreuses crises d’angoisse survenus pendant la tournée de Desparecidos. Et suite à cela, il couche tous ses maux et ses angoisses sur papier et on ressent parfaitement ce que l’homme a vécu, comme si il établissait un bilan, notamment sur « The Rain Follows The Plow », « Next Of Kin » ainsi que « Mamah Borthwick (A Sketch) » où, par sa voix retenant toutes sortes d’émotions, on ressent sa vulnérabilité et c’est plutôt prenant.

Aussi hyperactif qu’il soit, Conor Oberst continue à nous impressionner pour sa polyvalence. Et sur Ruminations, il se met à nu et nous prend par les émotions de façon efficace. C’est un de ses rares opus où l’on arrive à déceler sa psychologie en lambeaux et où l’on découvre un homme ayant besoin de repères solides pour pouvoir avancer dans sa vie.

Note: 8/10