Barbagallo – Grand Chien

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Difficile de situer vraiment Barbagallo tellement il est insaisissable. Le batteur du groupe Aquaserge et de Tame Impala a décidé de se lancer en solo et ça a marché, la preuve avec un premier album Amor de Lonh publié par le très réputé La Souterraine (chroniqué ici) en 2014 avant d’être réédité quelques mois plus tard sur le label Objet Disque. On a été tellement séduits par ses ritournelles pop à mi-chemin entre l’Hexagone et les terres anglo-saxonnes et c’est pas pour rien que l’albigeois devenu toulousain devenu australien récidive avec son second album Grand Chien, plus abouti et plus recherché que son prédécesseur.

Voici donc 10 nouveaux titres à mi-chemin entre indie folk et chanson française avec un bon soupçon de psychédélisme bien plus prononcé qu’auparavant. Si les textes de Julien Barbagallo s’avèrent toujours aussi poétiques et abstraits, sa musique demeure plus aventureuse que jamais, comme en témoigne l’élégant « Nouveau Sidibore » ainsi que les singles planants de « Mungibeddu » et « Pas grand monde ». Le musicien a gagné en assurance et cela s’entend très bien sur ce second opus car il n’a désormais plus froid aux yeux.

Autant vous dire que l’on voyage beaucoup sur Grand Chien. On sillonne de nombreuses terres ou plutôt devrais-je dire des univers parallèles et surréalistes à l’écoute du multidimensionnel « Le Dernier Pays » et du percutant « Longue la nuit » se rapprochant de la bande de Kevin Parker période Innerspeaker mais aussi des territoires plus sages comme le touchant « Le Carquois tchadien » et « L’ami me dit ». Il s’essaie même à la synthpop des années 1980 sur l’envoûtant « Moitié de moi » chanté aux côtés d’une voix féminine. C’est dire à quel point c’est un aventurier qui sait aussi bouleverser son auditeur comme sur la conclusion aérienne nommée « La vérité » comprenant un étonnant solo de trompette. La fin sonne comme un écho où l’on entend Barbagallo répéter « Les hommes sont loin », une digne façon de clore cette grande messe soulevant de nombreuses questions.

En définitive, Grand Chien demeure comme étant le meilleur album du musicien à ce jour. Plus psychédélique et plus anglo-saxon qu’Amor de Lonh, il se révèle à cours d’écoutes répétées car il nous donne une véritable leçon de poésie. Un second album qui a du chien en somme.

Note: 8/10