Cela fait depuis 2012 que l’on attendait une suite à A Forest et Christian Löffler a répondu à nos appels. Le producteur allemand, co-fondateur de Ki Records, n’est peut-être pas connu mais sachez qu’il nous a bluffés pour son incroyable mélange d’electronica cérébrale et de deep house onirique. Un mélange qu’on retrouve sur sa nouvelle livraison intitulé Mare, composé en solitaire dans son atelier sur la côte Sud de l’Allemagne, pas loin de la mer Baltique.
Voici donc 17 morceaux d’electronica et de deep-house pure et dure non dénué d’émotions qui nous attend au programme. Les textures sonores et les ambiances rêveuses et organiques sont au rendez-vous et aucun morceau n’y échappera: que ce soit les hypnotiques « Myiami », « Mosaics », « Silk » et autres « Krone » ou les morceaux dépassant allègrement les 6-7 minutes comme « Neo » et « Nil ». Les morceaux s’enchaînent d’une fluidité incroyable, un peu comme une grosse mare (vous l’avez ?).
Et la plupart du temps, Christian Löffler n’hésite pas à faire appel à la chanteuse indie pop Mohna qui intervient à quatre reprises sur les morceaux quelque peu plus sensuels comme « Haul », « Mare », « Vind » mais aussi le délicieux « Wilderness ». Les samples vocaux sont aussi parsemés dans cet album afin de donner plus d’humanité à cet opus touchant, il suffit juste de les déceler (un peu comme sur « Pacific » par exemple). Et entre les pièces pour le moins rythmées, on retrouve néanmoins des intermèdes plus mélancoliques composés au piano à l’image de « Youth » et de « Pigment » mais ne tue en rien la cohésion du projet, bien au contraire.
Si vous avez du temps à tuer (environ 1h15 à tout casser), je vous suggère de vous plonger dans l’écoute de cette « mélancolie euphorique » comme le qualifie si bien notre principal intéressé. Avec ces 17 titres de symphonie rêveuse et profonde où Christian Löffler a laissé de côté les samples, vous succomberez facilement à l’addiction grâce à cette atmosphère qui incite à l’évasion.
Note: 8.5/10