Soft Hair – Soft Hair

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Bon ben, je crois que j’aurai pas fini de réécrire l’histoire de Sam Dust et de son ancien groupe feu Late Of The Pier d’ici là. Car ce que je retranscris a tout l’air d’un plot twist à l’heure actuelle. Bon, je me lance: Sam Dust a rencontré le doux dingue Connan Mockasin en 2009 lorsque ce dernier assurait la première partie du groupe britannique. Et lorsque le groupe s’est séparé d’une façon malpropre en 2011, Sam travaillait sur son nouveau side-project LA Priest (chroniqué ici) tandis que le blondinet australien cartonnait avec Forever Dolphin Love paru cette année ainsi que son second album pas halal Caramel (paru en 2013) dont l’effet équivaut à 1000 tablettes de pilules bleues ingurgitées en 10 secondes. Mais les deux hommes ne se sont pas perdus de vue, bien au contraire.

En fait, la rencontre entre le Britannique et l’Australien s’est transformée en une osmose incroyable. Ceci a valu de nombreuses années de travail aux quatre coins du monde et ce qui en est ressorti est un superduo nommé Soft Hair qui a sorti un premier album du même nom (achevé depuis 2011 selon leurs dires). Quand l’univers décalé et excentrique de LA Priest rencontre l’univers sensuel et groovy de Connan Mockasin, ça donne toujours une fusion musicale aussi bien ingénieuse que bizarre en huit morceaux sacrément psychédéliques. La preuve avec la soul-funk décalée « Relaxed Lizard » qui ouvre l’opus où l’on rencontre une multitude de sonorités aussi bien gênantes qu’implacables tandis que « Jealous Lies » lorgne plutôt vers les contrées orientales. Ils ont même parfois recours à la simplicité avec les intermèdes calmes et mélancoliques « i.v. » et « l.i.v. » avec ses sonorités 80’s loin d’être désuètes.

La fusion entre la voix grave de Sam et la voix aiguë (et à l’hélium ?) de Connan est aussi perceptible, même si il est clair que c’est ce dernier qui domine largement sur l’album. Et ça fait énormément plaisir de les entendre fusionner leurs univers respectifs comme sur le déjà connu mais toujours aussi sensuel et cotonneux « Lying Has To Stop » (avec une longue introduction instrumentale en prime) où l’interprétation de l’Australien continue de nous surprendre à chaque écoute. Et si vous avez saigné comme moi l’album Inji du Britannique, vous aurez sans doute remarqué la présence de la berceuse électro-pop futuriste de « A Goood Sign » avec la contribution supplémentaire du blondinet. Sa présence n’a donc rien d’incongrue, bien au contraire. Mais la vraie pièce incongrue s’avère être la structure inhabituelle d' »Alive Without Medecine » où on sent vraiment l’influence Mockasin dessus avec sa longue introduction et ses changements de direction musicale et autres breaks guidées par une guitare bavarde. Avec ces deux zinzins, on n’est jamais au bout de nos surprises.

Tout compte fait, Soft Hair s’avère être une des bonnes surprises de cet automne. Prenez les nappes synthétiques, les mélodies entêtantes et les rythmes complexes et vous obtiendrez un album de pop aussi bien groovy que loufoque. Le superduo est sans doute le secret le mieux gardé du combo Dust/Mockasin tant il arrive à tisser le lien parfait et complémentaire de leur univers. Préparez-vous d’avance à une autre révélation de ce type dans les mois à venir car on est jamais sûrs de rien avec ces deux musiciens excentriques.

Note: 9/10

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