Bonga – Recados De Fora

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Dire que j’ai failli passer à côté de Recados De Fora (« messages d’ailleurs »), le 31ème album de Bonga, c’est dire. Pourtant, le légendaire musicien angolais n’a plus donné signe de vie depuis la parution de son classique Hora Kota en 2012 qui lui a valu tous les mérites et les lauriers. Quatre ans ont passé et le génie de la musique qui a fêté ses 74 ans cette année réapparaît comme une fleur et visiblement rien n’a changé.

Toujours la même rengaine pour notre angolais préféré qui a décidé d’ouvrir les portes de son jardin secret. Fini les dénonciations sur la situation politique de son pays, ici, on plonge dans son intimité à travers des moments de nostalgie comme sur les reposants « Agua Raz », les saveurs country « Sodade, Meu Bem, Sodade » avec un Bonga complètement bouleversant sans oublier le très personnel « Anangola ». A travers ces onze titres, il nous raconte tout simplement son parcours contraint à l’exil.

Durant cet opus, il se permet de rendre hommage à deux figures importantes de la musique, à savoir la regrettée Cesaria Evora en reprenant un standard du compositeur cap-verdien B. Leza nommé « Odji Maguado » mais aussi à son fidèle ami Rémy Kolpa Kopoul, feu animateur de Radio Nova sur le bien nommé « Banza Rémy ». Toujours aussi efficace avec son mélange de semba, de fado, de morna et de coladeira, il n’oublie cependant pas des titres plus rythmés comme « Tonokenu », « Ngo Kuivu » aux cuivres rutilants et séquencés ou encore « Espalha » pour nous prouver qu’il reste un des plus grands.

Si il n’atteint pas le niveau titanesque de Boto Boto, Bonga nous offre un disque reposant où l’on plonge dans son autobiographie presque en direct. Il n’en reste pas un disque honnête et ficelé à l’image du boss de la musique angolaise/cap-verdienne qui rend hommage également aux musiques brésiliennes et portugaises en toute sobriété.

Note: 8.5/10