American Wrestlers – Goodbye Terrible Youth

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J’étais totalement passé à côté du premier album d’American Wrestlers, le nouveau groupe de Gary McClure (ex-membre du groupe britannique Working For A Nuclear City Free). Paru sur son Bandcamp en 2014, le disque éponyme sera resorti sur le label Fat Possum afin d’avoir un impact plus large. Mais promis, je me suis promis que j’allais me rattraper avec l’arrivée du second album du groupe intitulé Goodbye Terrible Youth qui poursuit la claque que je me suis prise avec son premier essai.

Le chanteur et guitariste britannique s’est donc entouré des gens qui, eux, viennent de St. Louis dans le Missouri (Bridgette Imperial qui est sa femme à la guitare et aux claviers, Ian Reitz à la basse et Josh Van Hoorebeke), et ce qui signifie que Goodbye Terrible Youth est dépourvu de tout dispositif lo-fi et DIY. Et on sent tout de suite la différence tant on se laisse emporter par les enchanteurs « Vote Thatcher » traitant des bavures policières et « Give Up » qui laissent la voie aux riffs fuzzy contrastant avec la douceur des claviers. Dès lors, on est en droit de penser à Lush et à Teenage Fanclub en raison de leur musique aussi bien angélique qu’accrocheuse.

Tantôt rentre-dedans (« So Long », « Terrible Youth ») tantôt enivrant (la splendide ballade noise-pop « Amazing Grace » avec cet incroyable duo de notes de piano mélancoliques et de riff de guitare saturé, « Hello Dear », « Someone Far Away »), American Wrestlers ne laissera personne indifférent en passant d’un extrême à un autre. On retiendra également le post-punk très menaçant « Blind Kids » avec ses distorsions de guitare qui font peur et ses synthés vintage du plus bel effet mais aussi la conclusion ô combien émouvante de « Real People » à la guitare acoustique qui font de ce Goodbye Terrible Youth un disque incroyablement concis.

Avec des textes percutants et des compositions traversant différentes décennies (en l’occurrence, les années 80), Gary McClure a parfaitement réussi sa transition de projet bedroom-pop à un full live band sans oublier ses origines. Goodbye Terrible Youth a beau être court (31 minutes au total) mais c’est une oeuvre totalement authentique et prenant, totalement à l’image de son auteur.

Note: 8/10