Justice – Woman

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Après Busy P, DJ Mehdi (RIP), Mr. Oizo, SebastiAn et autre Breakbot, les autres ambassadeurs du label Ed Banger sont bien évidemment les plus discrets Justice. Avec deux opus, le duo versaillais a été relégué au rang de sauveurs de la French Touch, ce qui n’est pas rien. Avec un solide Cross paru en 2007 et un Audio, Video, Disco en 2011 rendant hommage au hard-rock FM des années 70-80, à quoi peut-on donc s’attendre avec Woman, leur troisième livraison ?

Autant sur Cross, ils avaient 10 ans d’avance, sur Audio Video Disco, ils avaient 10 ans de retard mais tout de même, il faut toujours s’attendre à quelque chose d’épique avec Xavier de Rosnay et Gaspard Augé. Sur Woman, ils rendent hommage à la musique disco avec un soupçon de futurisme et de pop qui va avec. Donc ne vous attendez pas à des kicks et snares qui claquent et des grosses basses comme sur Cross ou de la symphonie heavy-metal d’Audio Video Disco. Le premier titre « Safe & Sound » fera fermer les bouches aux critiques car le duo nous sert une bonne dose de groove chaleureux à la ligne de basse slappée, aux cordes en cascade et aux chœurs soulful totalement solennels qui fera bouger plus d’un. Il est suivi de près par la disco-pop sensuelle de « Pleasure » conviant Morgan Phalen du groupe glam Diamond Nights et faisant grimper la température.

Entre le clin-d’œil pas très discret aux œuvres de Giorgio Moroder sur « Alakazam ! » et du tubesque « Fire » avec la participation de Romuald du duo The Paradise ainsi que les incantations gospel futuriste de « Stop » avec la voix de Johnny Blake du groupe Zoot Woman montant en puissance au fur et à mesure, Justice se réinvente pour nous surprendre. Après, il faut avoir le cœur bien accroché car à un moment ou à un autre, ça peut dégénérer comme sur les très agressifs et brutaux « Chorus » ainsi que « Heavy Metal » pas très metal certes mais tout de même rentre-dedans avec son trio infernal clavecin, guitare et basse qui font penser à une bande-originale de science-fiction des années 80. Au milieu de ces sauvageries sonores, il y a le déjà connu et robotique « Randy » avec à nouveau Morgan Phalen au chant décidément sensuel qui fait toujours son effet après des écoutes répétées. Et vers la fin de l’album, la température descend au même niveau que l’intensité sonore avec les plus soft et mélancoliques « Love SOS » et « Close Call » terminant ce Woman sur une note plutôt mystique.

Avec ce troisième opus, Justice continue à impressionner et à se réinventer à chaque étape de leur carrière. Sans trahir ses origines, le duo frenchy trouve un parfait compromis entre le passé, le présent et le futur et sait aussi bien jongler avec différentes influences afin de nous proposer une symphonie aussi bien rétro-futuriste que sci-fi, même si ça manque des bangers massifs à la « Waters of Nazareth ». La messe est dite avec Woman.

Note: 7.5/10