Warehouse – Super Low

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Un croisement entre jangle-pop et post-punk, vous trouvez ça impossible ? Et bien pourtant si et ce n’est pas Warehouse qui nous prouvera l’inverse ! Le quintet indie rock d’Atlanta adoubé par Bradford Cox en personne est de retour cette année en signant sur le label Bayonet Records (Frankie Cosmos, Beach Fossils, Lionlimb…) avec un second album intitulé Super Low, faisant suite à leur Tesserat de 2014.

Warehouse refuse de se faire passer pour des amateurs, la preuve avec leur « art-punk » autant passionnant que nerveux. La voix rocailleuse d’Elaine Edenfield rappelant celle de Katie Monks de Dilly Dally s’unit parfaitement aux guitares jangly d’Alex Bailey et de Ben Jackson, aux lignes de basse de Josh Hughes et aux rythmes précis de Doug Bleichner et Super Low est plutôt un très bon exercice de style. »Oscillator » à la fois groovy et onirique et « Exit Only » synthétisent à eux deux l’ambiance de ce second opus.

En dix morceaux, Warehouse affine et aiguise son style à bon escient, s’éloignant intelligemment des influences de Stereolab et de Wire qui leur collaient à la peau sur Tesserat. Ici, on se rapproche plus de B-52’s (le survolté « Simultaneous Contrasts ») , REM (« Arbitrarium V ») et… Deerhunter (« Super Low ») sans tomber dans le piège du pompage. On y décèle même du Broadcast sur « Modifier Analog » sans le côté inquiétant qui va avec mais son final instrumental psychédélique vaut son pesant d’or. Ce qui fait également la force de Super Low, c’est bien évidemment Elaine Edenfield qui épate pour ses prouesses vocales tantôt éraillés sur le sommet de l’opus qu’est « Reservoir » tantôt calmes sur la superbe pièce qu’est « Long Exposure » toute en sobriété.

Donc oui, grâce à Super Low, mélanger jangle-pop et post-punk est plus que possible, surtout quand on s’appelle Warehouse. Le quintet d’Atlanta possède une grande alchimie et sait jouer avec les contrastes entre les textes obscurs d’Edenfield et les compositions plus lumineuses de ce second opus bien accrocheur nécessitant plusieurs écoutes pour y déceler du génie.

Note: 8.5/10