C’est tout bonnement injuste que la scène indie argentine ne soit pas mise en valeur. Je dis ça parce que Las Kellies fait partie des meilleurs groupes indie locaux et le trio féminin possède à son actif trois excellents albums où elles mélangent à merveille post-punk et dream-pop. Mais Ceci Kelly (chant, guitare), Sofi Kelly (basse) et Sil Kelly (chant, batterie) font leur retour avec un quatrième opus Friends And Lovers toujours aussi charmant.
Le trio argentin continue à faire ce qu’elles savent faire de mieux, c’est de nous enivrer avec leur mélange qui fait un malheur. Les distorsions de guitare se mélangeant à une section rythmique puissante et charmante suffisent pour nous hypnotiser sur des morceaux irrésistibles comme « Sugar Beat », « Make It Real », « Summer Breeze ». Aussi bien planant que dynamique, Friends And Lovers flirte tantôt avec le garage-rock sur « Tied To A Chain » et « Celebrate Life » tantôt avec la pop psychédélique sur « I Don’t Care » et on se laisse emporter avec la douce voix de Ceci Kelly qui sublime un peu plus le décor.
Avec l’aide du producteur Iván Diaz Mathé (Lee Scratch Perry, Mad Professor…), Las Kellies vient rajouter des couleurs musicales venues d’ailleurs sans pour autant trahir leurs origines. Il n’est donc pas surprenant que l’on entende des reverbs plus dub sur ces douze titres, à l’instar du tribal « Sundays » où ces influences étrangères se font clairement entendre. Mais ce nouvel opus acidulé et addictif se déguste comme une gourmandise innocente et rien que pour ça, Las Kellies a le mérite qu’on les place sur un piédestal au milieu de toutes les groupes indie féminines actuelles.
Note: 8.5/10